Le processus de nomination, formation et affectation de 2500 magistrats sur 5000, retenus à l’issue du dernier concours du Conseil supérieur de la magistrature du 9 octobre 2022 prend du retard. L’idée dans le recrutement des nouveaux magistrats était celle de palier au manque criant des personnels magistrats dans la plupart des juridictions sur l’étendue du territoire national. Force et de constater que 6 mois après, les candidats magistrats ayant satisfait au concours attendent toujours.
S’exprimant sur le sujet ce mardi 21 mars, le coordonnateur de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), Georges Kapiamba, a appelé le Conseil supérieur de la magistrature à accélérer le processus qui a pris un « retard énorme ».
En outre, l’incertitude gagne les esprits des magistrats retenus. « Ne connaissant pas toujours la fin de tout ce processus, nous sommes dans l’impasse de la nomination et du début de la formation », s’est exprimé à Media Congo Press, un candidat ayant satisfait au test.
La justice congolaise souffre d’une carence des magistrats. On compte à travers les 26 provinces congolaises, un peu plus de trois mille magistrats pour une population de plus de quatre-vingts millions d’habitants. Ce nombre est insuffisant selon la ministre de la Justice qui pense qu’il en faut plutôt dix mille pour couvrir tous les besoins en matière judiciaire en RDC.
Plusieurs organisations font pression pour que de nouveaux magistrats soient nommés afin de rendre les tribunaux opérationnels.
Outre le problème d’insuffisance des magistrats, la justice congolaise fait face aussi au refus de plusieurs magistrats de travailler à l’intérieur du pays alors qu’ils y sont affectés. Ils sont concentrés dans les grandes agglomérations surtout à Kinshasa où l’on compte plus de trois-cents magistrats, selon le Conseil supérieur de la magistrature.
Djodjo Vondi