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Adhésion de la RDC à la ZLECAF, une opportunité qui nécessite une préparation sérieuse

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Après que l’accord portant création de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) a été ratifié le vendredi 22 janvier 2021 par les élus du peuple, la République démocratique du Congo (RDC) a l’obligation de mieux se préparer avant d’aborder ce nouvel exercice.

C’est la seule condition qui puisse baliser le chemin pour permettre au pays d’offrir mais aussi de tirer profit de cette zone de libre échange continentale.

Du côté gouvernement, l’on se félicite du fait que les députés nationaux aient ratifié l’accord portant création de la ZLECAF. L’exécutif national pense que c’est une grande opportunité pour la RDC de s’ouvrir au monde et jouer pleinement le rôle qui est le sien au sein du continent africain.
Dans cette optique, le ministre du Commerce extérieur, Jean Lucien Bussa Tongba est d’avis que plusieurs enjeux entrent en ligne de compte dans l’intégration de la République Démocratique du Congo à la ZLECAF.

Devant la représentation nationale représentée par la Commission mixte Relations extérieures et Ecofin, le ministre du Commerce extérieur a relevé entre autres plusieurs opportunités pour la République Démocratique du Congo en intégrant la ZLECAF.

Le commerce intra-africain, dans sa configuration actuelle est un vrai paradoxe, estime Jean Lucien Bussa.

D’un côté, avec 30 millions de km2, le continent détient l’une des superficies les plus étendues de la planète. Sur le plan démographique, a soutenu le ministre du Commerce extérieur, l’Afrique représente 16 % de la population mondiale.

De l’autre côté, le continent pèse 3% du commerce mondial avec un commerce intérieur fortement fragmenté. Il reste un grand pourvoyeur des matières premières pour les pays industrialisés et autres pays émergents. Il subit régulièrement les variations des prix de matières premières.

En plus des produits de premières nécessités que l’Afrique importe en abondance, sa structure d’importation fait une part belle aux produits manufacturés et d’équipements qu’elle produit en faible quantité.

Dans une autre optique, la ZLECAf ambitionne de faire de l’Afrique l’un de plus grands marchés communs du monde, avec comme objectif la réduction des barrières douanières, la promotion des échanges intra-africains et l’amélioration de sa balance commerciale.
Il faut noter que selon les projections de la Commission Economique de l’Union Africaine y relative, la mise en œuvre de la ZLECAF aura entre autres pour effets, le développement des échanges commerciaux intra-africains, attendu à 52,3 % soit un total de 34,6 milliards d’USD, partant de 17 % actuellement, pour un marché de plus de 1,2 milliards des consommateurs et de 2,5 milliards en 2050.

Il est également fait état de la hausse des salaires réels des travailleurs non qualifiés ; la transformation structurelle et industrielle de l’Afrique ainsi que la création de chaînes de valeurs régionales et continentales, voire mondiales.

On y évoque aussi la question de réduction considérable des barrières tarifaires et la suppression des barrières non tarifaires, résultant de la pluralité de CER, et la facilitation des échanges qui en découlent et qui consacrent l’élargissement des marchés pour le commerce des marchandises et des services, avec des externalités positives.

Signalons que le récent rapport de la Banque Mondiale de juillet 2020, la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) représente une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d’élargir l’inclusion économique dans cette région.

En effet, s’il est pleinement mis en œuvre, cet accord commercial pourrait accroître le revenu régional de 7% (soit 450 milliards de dollars), accélérer l’augmentation de la rémunération des femmes et sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035.

De tout ce qui précède, les experts se rendent à l’évidence qu’en éliminant progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce des marchandises ainsi qu’en libéralisant progressivement le commerce des services sur le commerce intra-africain, la ZLECAF offre des possibilités commerciales immenses, pour la République Démocratique du Congo et lui permet de tirer parti des avantages sus-indiqués.

Pour rappel, l’effectivité de la mise en œuvre de la ZLECAF est attendue d’ici plus de dix ans. Le pays et ses dirigeants ont donc intérêt à mieux intérioriser les principes devant guider ce grand projet continental.

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