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Deux ans de Félix Tshisekedi : peu d’avancées à noter sur le volet économique

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Il y a deux ans, Félix Tshisekedi Tshilombo accedait à la magistrature suprême, remplaçant ainsi Joseph Kabila Kabange à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Félix Tshisekedi prêtait serment à l’issue d’une élection présidentielle très controversée. Deux ans après, le président de la République peine encore à s’imposer sur le plan intérieur alors que des avancées notoires ont été accomplies sur la scène internationale.

Comptée parmi les grands pays francophones, la République démocratique du Congo dispose de plus de 81 millions d’habitants. Riche en minerais (or, coltan, cobalt…), la RDC continue de faire l’objet de convoitises de la part de grands acteurs économiques à travers le monde entier.

Du point de vue international, Félix Tshisekedi a participé à de grands sommets d’investissement, notamment à Sotchi en octobre 2019 et à Londres (Grande Brétagne) à la même année. La Russie et le Royaume-Uni souhaitant investir sur le continent afin de rattraper le retard pris sur leurs concurrents chinois ou français. Vue dans cet angle, la RDC est un pays intournable. Des ressources minières et forestières, l’agriculture, les infrastructures, les services…. beaucoup reste à faire.

Paradoxalement, la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu moyen de 457 dollars américains par an et par habitant. La corruption intensive est à la base du recul que connait le pays.

Il faut reconnaitre qu’après deux ans, la RDC se bat encore pour stabiliser son économie. Que ça soit au niveau des biens et services, sur le marché monétaire et dans le domaine des finances publiques, plusieurs efforts doivent être fournis pour sortir le pays du gouffre.
S’agissant du marché des biens et services, par exemple, une hausse des prix à la consommation a été observée au mois de décembre 2020 avec un taux d’inflation mensuel de 0,784 % contre 0,340 % un mois auparavant. Aussi, il convient de relever que l’année 2020 a globalement été marquée par une forte accélération du rythme de formation des prix intérieurs.

Le taux d’inflation s’est établi à 15,756 % contre 4,588 % en 2019. Cette évolution s’explique principalement par des déséquilibres macroéconomiques causés par la crise sanitaire mondiale ainsi que les mesures de restriction de mouvement des personnes prises par les autorités pour limiter la propagation de la maladie.

Pour ce qui est du secteur extérieur, en dépit de la forte dépréciation de la monnaie nationale observée en 2020 par rapport à 2019, la stabilité observée sur le marché des changes depuis quelques mois s’est poursuivie au mois de décembre, à la faveur notamment de la signature et de la mise en œuvre du pacte de stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale.

Les cours indicatif et parallèle se sont établis à 1.971,95 CDF et 2.020,00 CDF le dollar américain contre respectivement 1.672,95 CDF et 1.725,67 CDF à fin décembre 2019, soit des taux de dépréciation respectifs de 15,16 % et 14,51 %. En outre, les réserves de change, au 16 décembre 2020, se sont situées à 730,21 millions de USD, soit 2 semaines et 6 jours d’importations des biens et services sur ressources propres.

L’intervention du Fonds monétaire international (FMI) et celle de la Banque africaine de développement (BAD) auront été d’une importance non négligeable au cours de deux ans de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC. La mise en place du marché intérieur des capitaux figure également parmi les réformes initiées dans l’optique de mieux organiser le cadre macroéconomique

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