Les tensions entre les communautés locales qui ont eu dans la nuit de dimanche à lundi se sont poursuivies jusqu’à ce mardi 30 mars à Bakwakenge, cité située à la limite entre les provinces du Kasaï et Kasaï central. Le bilan actualisé fait état de 13 personnes tuées à la machette et nombreux dégâts matériels importants.
D’après le ministre provincial de la santé du Kasaï, Ferdinand Mposhampa, qui est arrivé ce matin dans la localité, outre ces morts, plusieurs cases ont été incendiées.
« Je suis devant treize corps des Kuba, tous décapités à la machette. La résidence du sénateur Evariste Boshab a été incendiée en plus de 100 autres cases. La cité est déserte à partir de Bakuakenge à Tete Kalamba [village natal de Boshab]. Près de 20.000 personnes sont en brousse, 9 autres grièvement blessées dont 4 dans un état très critique à l’hôpital de Kakenge. Le centre de santé pillé et deux moulins incendiés », fait savoir le ministre Mposhamba.
Quant à la circonstance de cette attaque, le ministre Mposhampa précise :
« Les lubaphones de Bena Milombe se sont attaqués aux Kuba en pleine journée. La section des FARDC en poste à Bakuakenge s’est retrouvée débordée face au nombre élevé des assaillants », précise-t-il.
L’administrateur du territoire de Demba (Kasaï Central) arrivé également à Bakuakenge confirme la version du ministre Mposhamba et dit avoir participé à un conseil de sécurité mixte avec son collègue de Mweka pour des mesures appropriées.
En réaction à la situation de Bakuakenge, le gouverneur du Kasaï, Dieudonné Pieme Tutokot alerte sur la présence d’hommes armés arrivés de Kananga pour tuer à Bakuakenge.
« Des hommes armés ont été embarqués dimanche dernier de Kananga à bord d’un train de la SNCC. Un groupe de ces hommes a débarqué à Bakuakenge et un autre à Kakenge », explique le gouverneur Pieme.
La localité de Bakuakenge est au centre de conflit entre le Kasaï et le Kasaï central. Conflit qui a fait récemment l’objet d’un forum entre les deux provinces à Kananga.
Sylvain Kabongo (Correspondant au Tshikapa)