Les forces de l’ordre et de sécurité ont réprimé ce vendredi 23 avril 2021 une manifestation des femmes en ville de Beni, province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Ces femmes ainsi que d’autres jeunes voulaient se rendre à la base de la Monusco pour exiger le départ de la mission onusienne pour « inactivité face à la violence du groupe armé des Forces démocratiques alliées [ADF] ».
Toit est parti de la mairie pour le rond-point Nyamwisi où était prévu se tenir un culte en faveur du retour de la paix dans l’Est de la RDC. Accompagnées par d’autres jeunes pour honorer cette manifestation, des centaines de femmes vêtues toutes en sac de couleur blanche, avec des calicots en mains, scandaient des chansons pur réclamer la paix.
« Nous, femmes de Beni, on est dans la rue ce jour pour dénoncer l’insécurité qui ne cesse dans notre région. Nous voulons que le président Félix Tshisekedi écoute notre cri d’alarme. Qu’il veille au rétablissement de la paix ici à Beni-ville et territoire. Nous voulons le voir venir ici à Beni pour s’imprégner de la situation sécuritaire actuelle dans notre région. Nous avons besoin de lui faire part de nos revendications. Nous sommes toujours victimes de cette insécurité. Les véhicules et les marchandises sont incendiés sur la route Beni-Kasindi, des civils tués et qui augmente le nombre de veuves et orphelins. Nous sommes en difficulté même de nourrir nos enfants car nous n’avons plus accès à nos champs… », ont expliqué certiennes femmes en gémissant.
Au rond-point Nyamwisi, la tension est restée vive et le culte ne s’est pas déroulé pendant le temps normal prévu.
Certains jeunes ont lapidé des militaires qui étaient sur place, et s’en est suivi des tirs à balle réelle pour les dissuader. À la fin du culte, certaines femmes et jeunes ont décidé de se diriger à la base de la Monusco.
Ils ont été stoppé en cours de route au niveau de la station Jerysson, par les militaires Fardc et les policiers qui tiraient des balles réelles et des bombes lacrymogènes.
« Nous étions en direction de la base de la Monusco. La police nous a dispersés en tirant des balles réelles et des bombes à gaz lacrymogènes. Nous étions pourtant pacifiques. Nous déplorons cet agissement de la police qui devrait plutôt nous encadrer jusqu’à la destination. Nous n’avions pas d’ailleurs l’intention de troubler l’ordre mais ils tirent sur nous… », rapporte une participante.
La police a évacué des pneus brûlés et des pierres et morceaux des bois jetés par les manifestants sur la route. On signale quelques blessés par balles sans compter ceux blessés lors de la fuite.
Depuis environ deux semaines, les activités sont paralysées et des manifestations spontanées se déroulent dans la ville de Beni et dans certaines agglomérations du territoire de Beni.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)
