Dans son programme d’actions 2021-2023 dénommé « Construire un Etat fort, prospère et solidaire », présenté et adopté à l’Assemblée nationale ce lundi 26 avril 2021, le Premier Sama Lukonde a évoqué les sujets culturels congolais, en détaillant certains points pour trouver des solutions. Le vaste programme du nouveau gouvernement s’étend sur 62 axes et les quatre derniers sont réservés à la culture et arts ainsi qu’ aux sports et loisirs.
C’est au 61ème axe que le Premier ministre aborde la question de la culture et des arts par l’ « installation d’une grande maison de production musicale, théâtrale et cinématographique en partenariat avec le secteur privé ».
D’entrée de jeu, le Premier ministre entend créer une direction nationale de production et de promotion artistique et culturelle (DNPPAC) et recruter des administrateurs et animateurs de l’Industrie cinématographique et ses extensions. Il pense mettre en place 6 extensions de l’industrie musicale, théâtrale et cinématographique et, à cet effet, acquérir des espaces et y ériger des bâtiments ». Dans la logique de mieux vendre l’image du pays à travers sa culture, le chef du gouvernement veut «créer un site web de promotion des œuvres culturelles congolaises, en vue de promouvoir toutes les actions culturelles à entreprendre » et aussi prendre contact avec les grandes maisons d’édition de disque pour partage d’expériences sur les droits d’auteurs et droits voisins à l’ère du numérique.
Evoquant la problématique des droits d’auteurs, Sama Lukonde compte, «résoudre l’interminable conflit existant entre la Soneca et la Socoda par l’arbitrage de la justice ».
Festival Okapi Cinéma, Piratage, Fonds de promotion culturelle…
Pour booster le secteur de création des artistes congolais dans plusieurs domaines, le Premier ministre prévoit, d’« acquérir des équipements appropriés pour le cinéma, les studios d’enregistrement, la sculpture et les outils d’imprimerie du livre. Sensibiliser la population à l’écriture, à la composition et à l’imagination créatrice. Promouvoir les œuvres cinématographiques congolaises, sur les médias internationaux et sur le web. Créer un festival de cinéma congolais baptisé Festival Okapi Cinéma. Protéger les œuvres culturelles congolaises à l’ère du numérique ».
En ce qui concerne le Fonds de promotion culturelle (FPC), le Premier ministre indique qu’il va veiller scrupuleusement à ce que le Fonds de promotion culturelle assume ses missions légales aux fins de l’accomplissement de toutes les actions à caractère culturel, qu’il va adapter la législation fiscale congolaise, en vue de la perception des droits et taxes sur les œuvres culturelles numérisées, qu’il va lutter efficacement contre le piratage des œuvres culturelles et musicales.
Des passeports diplomatiques à tous les Congolais qui vendent au mieux la culture congolaise
« Promotion de la culture, des arts et des sports comme vecteurs d’épanouissement de l’homme, en investissant notamment dans les infrastructures et la réhabilitation de l’économie culturelle », c’est l’intitulé du 62ème axe du programme du gouvernement Sama Lukonde qui compte organiser le grand prix congolais de la culture et des grandes œuvres artistiques.
S’agissant de la musique identitaire de la RDCongo, ce gouvernement veut continuer à « faire le suivi de la procédure de reconnaissance de la Rumba congolaise comme élément du patrimoine immatériel de l’Unesco », en valorisant des sites historiques et en y érigeant des édifices ainsi que des mémoriaux, en commençant par les sites historiques ayant servi de marché d’esclaves : cas de Kasongo au Maniema et de Nsiamfumu à Muanda. Le gouvernement souhaite également reconstituer la route de la caravane par où sont passés les esclaves (Kasongo-Kabambare- Kalemie).
En outre, le nouveau gouvernement veut « créer par décret un centre stratégique de la culture éthique nationale et une académie pour l’apprentissage, la promotion et la protection des langues nationales. Octroyer des passeports diplomatiques à tous les Congolais qui vendent au mieux la culture congolaise par leurs talents et dépersonnaliser la dénomination des ordres nationaux ».
Onassis Mutombo