Dans une interview accordée le vendredi 23 juillet 2021 à RFI, le ministre des finances, Nicolas Kazadi, a parlé de l’essentiel des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) qui ont abouti à l’octroi de la somme de 1,5 milliard $US en faveur de la RDC.
Pour le ministre des finances, l’assistance du FMI est cruciale pour les réformes que la RDC souhaite engager parce que c’est la voie qui ouvre le règlement de tous les problèmes structurels économiques. “Ce programme fait partie du programme du gouvernement. Et donc les éléments que touche ce programme sont les mêmes qui étaient déjà prévus dans le programme du gouvernement avant que nous n’entrions en discussions avec le programme du FMI », a fait savoir le ministre des finances. Pour ce dernier, il s’agit d’un effort de transparence, et il y a un souci d’accompagnement. » Nous voulons que le FMI, comme un auditeur, vienne attester des efforts que nous fournissons pour améliorer la situation macroéconomique et ouvrir la voie à plus d’investissements, à une meilleure répartition des revenus et à un progrès économique et social », a-t-il déclaré.
Quant à la Banque centrale du Congo, Nicolas Kazadi reconnaît qu’elle a un gros effort dans sa restructuration qui est un processus continu qui a commencé depuis longtemps. « Elle doit maîtriser ses coûts ». Sur le plan de la politique monétaire, a fait savoir le ministre des finances, la BCC doit continuer l’effort de dédollarisation de l’économie, ce qui suppose un effort de maintien de la stabilité. En outre,a-t-il poursuivi, la BCC doit accompagner la politique du gouvernement dans la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, la manipulation excessive d’espèces, y compris en monnaie étrangère. “Elle a énormément de choses à faire. L’accès au crédit doit être renforcé, il faut améliorer l’inclusion bancaire. Pour ce qui est du crédit, il est temps qu’on renforce l’information sur le crédit, c’est-à-dire la centrale des risques, pour que les banques aient plus de facilités à en octroyer aux entreprises et aux particuliers”, a déclaré Nicolas Kazadi.
La BCC qui a une nouvelle équipe à sa tête, vient avec un mandat très clair, celui d’améliorer la situation et de s’éloigner de mauvaises pratiques.
Des réserves de change
En ce qui concerne le renforcement des réserves de change qui est l’un des objectifs de ce programme, Nicolas Kazadi soutient qu’il est possible de les doubler en trois ans. Pour preuves, a-t-il fait savoir, entre décembre 2020 et juin 2021, « nous sommes passés de 900 millions de dollars à 1,4 milliard. 1,4 milliard, ce sont les réserves placées à l’étranger. C’est ça qui répond à la nomenclature du FMI. Mais si l’on prend l’ensemble des réserves dont dispose la Banque centrale, on est déjà autour de deux milliards. Malheureusement, la partie des devises qui est détenue dans le système bancaire local n’est pas comptabilisée au titre des réserves internationales de change selon la nomenclature internationale ».
De la transparence dans le secteur minier.
Dans le cadre de la transparence dans le secteur minier, le ministre des finances a annoncé un audit à la Gécamines, la compagnie minière d’État. » Nous avions prévu nous-mêmes de faire cet audit de la Gécamines et c’est prévu également dans le programme. Donc, il y aura cet audit de la Gécamines. On va produire ces comptes audités ». Ce sera également le cas pour la Sicomines quant à la gestion décriée des contrats chinois.
Nous devons mettre au clair la situation comptable et financière de ces grands projets qui sont importants pour nous. Et nous sommes dans une relation avec la partie chinoise de transparence, d’amélioration de la transparence et de l’efficacité dans ce projet Sicomines ».
Très clairement, a déclaré le ministre des finances, la RDC est engagée dans un processus de rectification des fameux contrats chinois. « Nous avons une feuille de route très claire là-dessus et nous allons corriger toutes les erreurs du passé », a-t-il fait savoir.