Au moins 739 civils ont perdu la vie dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis que l’état de siège a été décrété dans ces coins du pays. C’est le constat fait par l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans son rapport publié ce jeudi 16 septembre.
Selon le rapport de l’HRW les données publiées ont été fournies et recueillies par le Baromètre sécuritaire du Kivu, une initiative conjointe de Human Rights Watch et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC).
Le rapport renseigne que, l’un des nombreux massacres perpétrés en août dernier, met en évidence l’insécurité persistante dans la région et l’insuffisance de la réponse militaire.
Le 2 août dernier, les Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF), un groupe armé islamiste dirigé par des Ougandais et mieux connu sous l’acronyme ADF, auraient tué au moins 16 civils, dont deux femmes, dans le village d’Idohu, situé dans la province de l’Ituri. Une douzaine de soldats de l’armée congolaise se trouvaient dans le village et d’autres étaient stationnés dans un camp militaire à proximité, mais ils n’ont pas empêché l’attaque. D’autres groupes armés et certains éléments de l’armée nationale congolaise ont également été impliqués dans des attaques dans la région.
Selon M. Thomas Fessy, chercheur principal sur la RDC auprès de Human Rigths Watch, le gouvernement congolais reconnaît la nécessité de sécuriser davantage les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’imposition de l’état de siège n’a pas permis d’y parvenir.
A l’en croire, bien que le gouvernement s’efforce de dépeindre ses actions en succès militaires, bon nombre d’habitants de l’est de la RD Congo vivent toujours dans la peur constante du prochain massacre.
A savoir
En août dernier, Human Rights Watch s’est entretenu par téléphone avec sept témoins de l’attaque d’Idohu, ainsi qu’avec des activistes congolais de cette zone, des députés nationaux, des membres du personnel sécuritaire et diplomatique, des fonctionnaires de l’ONU, et le porte-parole du gouvernement. Depuis que l’état de siège a été déclaré, les données de Baromètre sécuritaire du Kivu ne montrent aucune indication que les forces congolaises ont intensifié leurs opérations militaires pour améliorer la protection des civils dans les zones les plus à risque. « Nous avions eu des informations selon lesquelles les groupes armés étaient en route, mais les soldats du gouvernement ne les ont pas poursuivis, a fait savoir à Human Rights Watch un activiste basé à Idohu, sous le couvert de l’anonymat. « À Idohu, il y avait des militaires, mais ils ont fui vers leur camp, qui se trouve à environ un kilomètre. Nous ne comprenons pas comment ils opèrent. », a ajouté cet activiste non autrement identifié.
José Wak