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Dépassement budgétaire :  » la présidence s’écarte de l’autorisation budgétaire délivrée par le parlement « , Professeur Yeni

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Dans une interview accordée à Mcp, le professeur Yeni Nkumu Edit analyse le dépassement budgétaire devenu récurrent  à la présidence de la République.

D’après lui, cette situation est consécutive à la faiblesse des services dépensiers de la présidence de pouvoir lier clairement leurs prévisions budgétaires à leurs missions, lors de l’élaboration du budget.

La présidence de la République surconsomme par rapport aux crédits à  sa disposition

« Au cours du régime FATSHI, l’institution Président de la République s’écarte sensiblement de l’autorisation budgétaire délivrée par le parlement en surconsommant par rapport aux crédits à sa disposition. La surconsommation est consécutive, avant tout, à la faiblesse des services dépensiers de cette institution de lier clairement leurs prévisions budgétaires à leurs missions, lors de l’élaboration du budget pour ainsi permettre d’assurer l’exécution de toutes lignes budgétaires », explique le professeur  des sciences politiques à l’Université Pédagogique Nationale.

Pour information, le dépassement budgétaire consiste à utiliser un budget supérieur à celui attribué ou prévu en amont pour la  réalisation d’une action. A l’échelle d’un  État, on parle de budget déficitaire ou déficit budgétaire. Le comblement de ce déficit budgétaire passe par l’usage de la réserve financière stockée en banque ou ailleurs.

Institutionnalisation de la corruption

Le professeur  Yeni a aussi fait savoir  que « la logique prédatrice entraîne le maquillage des chiffres et des détournements ». Et de poursuivre, « les acteurs politiques en RDC rivalisent aujourd’hui du goût d’enrichissement illégal et illicite pour l’entretien de leur réseau, entre autres les hauts magistrats et juges, les hauts militaires, les journalistes et autres pour leur survie politique. D’où, l’institutionnalisation de la corruption, détournement des deniers publics, gestion prédatrice rendant ainsi inefficace l’action du gouvernement. Cette gouvernementalité prédatocratique qu’imprime ce régime rend inefficace l’action gouvernementale ». Pour ce professeur des sciences politiques « la réhabilitation du rôle du parlement et de la justice s’avère impérieux pour éviter cette gabegie et ce coulage dangereux des fonds dans notre pays ».

Pour rappel, la présidence de la République a dépensé à 253,7 millions de $ USD contre les prévisions linéaires de 119,481 millions $ USD, d’après le rapport du ministère du Budget de  fin septembre 2021.

MCP

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