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Professeur Ngokwey Ndolamb: « la déclaration du premier colloque panafricain sur l’albinisme ne sera pas à mettre dans les tiroirs »

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Le premier colloque panafricain de sensibilisation sur l’albinisme s’est clôturé ce mercredi 20 octobre 2021 à Kinshasa. 16 pays africains ont pris part à ce colloque organisé par le panel chargé d’accompagner la RDC à la présidence de l’Union africaine.

L’objectif de ce colloque était de faire un état des lieux de la situation des personnes atteintes d’albinisme en Afrique, afin de prendre des mesures urgentes pour combattre « toutes formes de discrimination basée sur la couleur ».

A l’issue de deux jours d’intenses travaux, les participants ont formulé des recommandations rassemblées dans une déclaration appelée  » déclaration de Kinshasa ». D’après le professeur Ngokwey Ndolamb, membre du panel chargé d’accompagner la RDC à la présidence de l’Union africaine, la déclaration de Kinshasa constitue un engagement à améliorer l’arsenal juridique et un engagement pour que chacun d’entre nous, dans des attitudes quotidiennes et dans son comportement de tous les jours fasse suffisamment sensibiliser sur cette cause.

« Ce qui est intéressant est que cette cause est, en réalité, emblématique de beaucoup d’autres choses (
discrimination, violence verbale et physique) qui concernent les personnes vivant avec albinisme. La déclaration de Kinshasa sur l’albinisme est emblématique en faite d’une volonté de promotion des droits des personnes humaines, d’une volonté d’application d’une société inclusive, d’une volonté d’une plus grande justice sociale », a-t-il ajouté, avant de préciser que  » ça ne sera pas une déclaration à mettre dans les tiroirs ».

Le premier colloque panafricain de sensibilisation sur l’albinisme déclare notamment que les personnes atteintes d’albinisme, comme tous les autres humains, ont droit à toutes les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de tous les instruments pertinents des droits de l’Homme et libertés fondamentales; informe l’opinion que l’albinisme n’est pas une maladie contagieuse, non plus un phénomène mystique ; sensibilise les personnes atteintes d’albinisme à la prise de conscience de leur état et à faire valoir leurs droits au même titre que les autres citoyens. Dans sa déclaration, le colloque constate aussi que le plan d’actions régional sur l’albinisme en Afrique (2017-2021) est arrivé à terme.

Aux Etats et gouvernements, le colloque les exhorte notamment à évaluer la mise en œuvre dudit plan d’actions régional sur l’albinisme en Afrique et leur demande de se doter de politiques et stratégies de promotion et de protection des droits des personnes atteintes d’albinisme et les encourage à améliorer la législation en faveur des personnes atteintes d’albinisme, soit en se dotant d’une loi spécifique ou en renforçant les lois existantes par rapport à l’albinisme.

Enfin, à la Commission de l’Union Africaine, d’accélérer la mise en place du mécanisme de Conseil consultatif sur le handicap prévu par le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées, pour s’occuper aussi de l’albinisme. La Commission de l’Union africaine est également appelée à agir en concertation avec les organes compétents de l’Union Africaine, pour pérenniser les acquis du présent colloque, compte tenu des buts et principes de la Charte de l’Organisation des Nations Unies et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, en organisant, tous les deux ans, un événement panafricain sur l’albinisme.

Djodjo Vondi

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