Une forte inquiétude et une terreur s’installent dans le chef de la population de la ville de Beni, après l’explosion d’une bombe en plein centre-ville dans la soirée de Noël, le samedi 25 décembre 2021. Le bilan est de 8 morts et plus de 10 blessés, sans compter des biens endommagés.
Le dimanche 26 décembre, au lendemain de cet attentat, plusieurs familles se sont rendus au Restau-Bar « Inbox » où s’est produit l’incident et à l’hôpital général de référence de Beni, à la recherche de leurs proches qui ne sont plus revenus à domicile.
Tous les blessés n’ont pas été conduits dans un seul établissement pour recevoir les soins appropriés ; sept personnes ont été acheminés au centre médical évangélique de Nyankunde, deux dont l’état jugé stable ont été directement libérés, confirme le docteur Albert, médecin directeur de cette structure. 5 autres personnes ont été conduits à l’Hôpital général de référence (HGR) de Beni, confirme le docteur Muhindo Fikiri Frank qui précise que d’autres malades ont été conduits ailleurs. Il affirme avoir enregistré 8 morts qui ont été directement conduits à la morgue.
Un enfant blessé dans l’explosion de la bombe à Beni le 25 décembre 2021. © Photo Delphin Mupanda
Il s’agit notamment de 6 corps ramassés sur le lieu du drame et 2 des blessés ont succombé de suite de leurs blessures, confirme Toms Saidi, un témoin de l’événement. Il indique que la plupart des victimes sont celles qui étaient assises sur le balcon de ce Restau-Bar, ceux qui étaient à l’intérieur sont sortis intacts.
Avant l’explosion, il y avait plusieurs familles accompagnées de leurs enfants, même celles des officiers militaires qui passaient ensemble la soirée de Noël, ce qui porte à croire que le porteur de la bombe se serait infiltré dans le public avant de se faire exploser.
Le maire policier de cette ville, Muteba Kashale Narcisse, qui s’est rendu sur le lieu du drame avec les services de sécurité et de l’équipe antimines a révélé que le porteur de la bombe était porteur d’un sac qu’il cachait, dans lequel il gardait la bombe. Mais les spécialistes vont aller dans le laboratoire pour essayer de découvrir le type d’explosif. Comprenant l’inquiétude de la population, il appelle cette dernière à être forte, rassurant sur le ferme engagement de l’Etat dans la recherche de la paix.
Le président de la société civile de Beni, Maître Pépin Kavotha appelle à la vigilance, estimant que l’ennemi qui est frappé en brousse par les forces conjointes FARDC (forces armées de la RDC)-UPDF (forces de défense du peuple Ougandais) cherche à se venger contre la population civile. Il demande la collaboration civilo-militaire pour la réussite de ces opérations.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)
