L’une des choses qui a causé la mort des femmes vendeuses du Marché de Matadi Kibala, lesquelles sont sans doute, victimes de la situation économique et sociale que traverse le pays, se trouve être l’absence d’un marché moderne pouvant abriter leurs commerces.
À en croire maître Hervé Diakesse, défenseur des droits de l’homme qui s’exprimait sur ce drame, l’une des questions à se poser est celle de savoir auprès de qui les mamans vendeuses du marché pirate de Matadi Kibala payaient leurs taxes ?
A travers le micro de Media Congo Presse (MCP), les femmes de ce marché pirate ont exprimé leur désarroi en guise de réponse à cette question ci-dessus posée. ‘’ Nous souffrons vraiment depuis tout ce temps. Déjà pour être en possession du document qui vous autorise à vendre en toute tranquillité, il y a toute une procédure à suivre. Pour cela, il faut se battre sans le concours de personne. Nous étions à la Cité Pumbu, mais rien ne marchait et on est revenu encore ici pour faire nos activités. Par ailleurs, les agents de l’Etat passent ici chaque jour pour nous faire payer une taxe de 400fc pour raison d’assainissement. Et quand il y a un problème ils nous abandonnent à notre triste sort. D’ailleurs c’est de bonne grâce que les propriétaires des parcelles environnantes nous ont donné un espace pour vendre, quoique nous les payons en même temps que nous payons aussi les taxes de l’Etat ’’, a confié Maman Senga, vendeuse de son état au marché de Matadi Kibala, au micro de MCP.
Alors que les taxes continuent à être perçue dans un marché pirate, les autorités publiques ne cessent de faire de promesse sans pour autant pouvoir les réaliser.
À en croire Maman Vero, non autrement identifiée, les autorités n’ont construit aucun marché pouvant les abriter jusqu’à présent, en lieu et place des promesse sans réalisation. » Ils n’ont jamais construit un marché. Ça serait mieux qu’ils construisent un marché viable pour qu’on s’en aille d’ici. Mais si elles nous chassent sans pour autant nous trouver la solution, elles risquent de nous enterrer encore plus ’’, a-t-elle prévenu.
Et de poursuivre : » toutes ces femmes qui sont là, ont pris le rôle que devaient jouer leurs maris, car ces derniers ne travaillent pas, ou touchent un salaire dérisoire. Nous souffrons beaucoup. C’est nous qui prenons en charge nos maris, nos enfants, nos foyers. Quand vous décidez de nous chasser, c’est pour nous installer où ? Que nos autorités construisent un marché comme c’est le cas du marché de la Liberté à Masina. Autrement, elles vont enterrer plus de cadavres ’’, a-t-elle ajouté.
Pour rappel, c’est depuis le 1er septembre 2020 que le patron de l’hôtel de ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka, a posé la première pierre pour la construction d’un marché moderne à Matadi kibala. Projet qui jusqu’à ce jour, est resté dans le tiroir. Mais jusque-là, l’autorité urbaine n’a fourni aucune explication quant au retard mis dans le début des travaux. Du côté de ceux qui sont censés l’interpeller, il règne un silence radio. Y-a-t-il anguille sous roche ? Seul l’avenir nous édifiera.
Hénoc Mpongo