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Cela fait jour pour jour 8 ans depuis l’illustre disparition du célèbre chanteur King Kester Emeneya, Jean Mubiala de son vrai nom. Né le 23 novembre 1956 à Kikwit, dans le grand Bandundu, il est décédé ce jour, 13 février 2004 à Paris, en France, suite à une longue maladie.

En ce même mois, tombait un autre géant de la musique congolaise, cette fois-ci 19 ans plus tôt, le 11 février 1983. Il s’agit de Grand Kallé, de son vrai nom Kabasele Tshamala.

Le savoir-faire est le seul trait d’union entre ces deux légendes. Les mélomanes retiendront longtemps du King Kester Emeneya une parfaite harmonisation des sons et une pléthore de chansons sans obscénités mais qui ont fait du succès et continuent à bercer encore jusqu’à ces jours les amoureux de la belle musique.

Parmi ces chansons anthologiques, ”Ngonda” qui a été couronnée meilleur tube en 1980, ”Willo Mondo”, ”Afiniko” dédiée à sa fille, et l’emblématique « Nzinzi » qui d’ailleurs était la première dans le répertoire zaïrois avec un style tout à fait nouveau que nombreux appellent aujourd’hui World music et sans oublier l’album ”Every body” qui regorge également de belles mélopées à l’instar de ”My baby, Chérie ange, Nzilavelele” et bien d’autres, prouvent qu’il n’est pas nécessaire d’être obscène pour faire bouger le grand public.

De son côté, le Grand Kallé dit père de la musique moderne, a joué un rôle prépondérant dans l’expansion de la musique congolaise. Voilà que 38 ans après sa disparition, cette musique est inscrite dans le patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Il a été le premier à créer un orchestre professionnel sous l’appellation « African Jazz », et ce depuis 1953.

A ce jour, sa chanson ”indépendance cha cha” continue de faire danser l’Afrique lors de différentes fêtes d’indépendance.

Pour rappel, lors de ses funérailles, plusieurs artistes cubains sont venus prester en guise de dernier hommage. Pareil événement n’a jamais eu lieu à Kinshasa pour quelconque artiste. C’était une démonstration de son rôle de véritable ambassadeur de la musique congolaise.

L’opinion retiendra que ce mois de février est celui que le pays a vu disparaître deux de ses génies en matière de musique. L’artiste ne meurt jamais dit-on.

Serge Maheme

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