Radié définitivement de l’Udps et désormais sur une chaise éjectable au bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund traverse une période de turbulences très agitée de sa carrière politique.
Se disant « malade », l’ancien président du parti cher à Étienne Tshisekedi continue de solliciter, en vain, l’autorisation de sortie de la part du président de l’Assemblée nationale en vue de se rendre en Angleterre.
Ce, conformément à la Constitution de la République et au règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Dans sa dernière correspondance du 16 février adressée au président de la président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, Kabund dit constater que « ma requête est restée sans suite jusqu’ici. C’est pourquoi je voudrais relever que cette inaction continue à porter atteinte avant tout à mon droit de circuler librement, lequel est garanti par la Constitution de la République et par le règlement intérieur ».
Pour lui, aucune mesure, qu’elle soit du bureau de l’Assemblée nationale ou de toute autre autorité, ne peut avoir pour effet de porter atteinte au droit de libre circulation du député. Il rappelle que « ce droit n’est pas négociable, surtout que nous nous trouvons en vacances parlementaires. De même, sa jouissance ne pourrait être enfermée dans les considérations non autrement énumérées par ces deux instruments juridiques sus-évoqués ».
D’un ton ferme, le premier vice-président de l’Assemblée nationale souligne que toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État, sous réserve de se conformer aux règles édictées par la loi. Ainsi, « le fait de ne m’avoir pas octroyé l’autorisation de sortie jusqu’à présent malgré mon rapport médical mis à votre portée pour éclairer votre lanterne, s’apparente à une violation délibérée du règlement intérieur de notre chambre, en son article 109, alinéa 5 qui énonce que le député national a le droit à l’évacuation sanitaire pour lui-même, son conjoint et ses enfants à charge, accompagné d’un médecin et d’un garde malade, s’il échet ».
JM Kabund rappelle qu’il est non seulement député national, mais aussi membre du bureau de l’Assemblée nationale. « J’entends donc obtenir cette autorisation de sortie pour subir des soins hautement appropriés. Il s’agit donc d’un droit constitutionnellement garanti… »
Pourquoi le président national tarde-t-il à accorder l’autorisation de sortie à son poursuivant direct ? Y a-t-il des motivations politiques ? Surtout que Kabund n’est plus en odeur de sainteté avec son ancien parti qui est aujourd’hui aux affaires. Si tel est le cas, l’actuel pouvoir risque d’être accusé d’appliquer la même médecine que celle décriée sous le régime passé. Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Christopher Ngoy, Gecoco Mulumba… en ont été victimes sous Joseph Kabila.
LM