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Le gouvernement et le Rassemblement des professeurs d’université (Rapuco) ont signé un protocole d’accord qui a mis fin à la grève de deux mois au sein de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu). Si ladite grève s’est soldée par un gain de cause pour le personnel, tel n’est pas le cas du côté des étudiants qui se plaignent de l’augmentation des frais.

Contactée, madame Sumaili Charlotte, chef des travaux à l’Institut supérieur des techniques médicales (Istm) explique que ”la hausse de prix des frais académiques est un fait normal surtout avec le nouveau système LMD dans nos établissements publics. Ce dernier met plus l’accent sur les travaux pratiques et les travaux dirigés afin d’acquérir une compétence et un savoir-faire bien précis en un temps record. Cette augmentation va améliorer la qualité de l’enseignement supérieur longtemps décriée dans la mesure où elle va demander une attention particulière à tous les travaux pratiques et dirigés de l’étudiant. Par conséquent, l’enseignant doit être bien motivé pour accompagner l’étudiant à acquérir le nécessaire dans le domaine qui est le sien », précise Mme sumaïli Mangaza (chef de travaux à l’STM/Kinshasa).

Les étudiants kinois ne l’entendent pas de cette même oreille tout en mettant en exergue la situation sociale des parents.

« Déjà, nous sommes largement en retard suite à la grève des enseignants ainsi que du bouleversement du calendrier académique occasionné par le covid-19. Et comme si cela ne suffisait pas, on nous surprend par une hausse de prix pour les frais académiques. Que le gouvernement songe à la bourse de nos tuteurs qui jusqu’ici reste en-dessous de la normale », indique un groupe d’étudiants de l’INBTP/Ngaliema.

A l’Université pédagogique nationale (Upn) et à l’Université de Kinshasa, les étudiants sollicitent du ministre de tutelle Muhindo Nzangi de respecter les prix tels que fixés au début de l’année académique 2021-2022.

« Pas plus tard que l’an dernier, à l’ouverture de cette année académique en cours, le ministre avait fixé à 200.000fc les frais pour les classes de recrutement et 160.000fc pour les classes montantes. Et actuellement, nous venons de constater que ces mêmes frais ont largement pris l’ascenseur en triplant ! 600.000fc c’est vraiment trop », ces étudiants.

Face à cette parents préconisent la construction de plusieurs centres de formation professionnelle comme ça se passe sous d’autres cieux. ”Notre jeunesse a du potentiel et mérite un encadrement adéquat ; tout le monde n’est pas appelé à aller à l’université tandis que tout un chacun doit apprendre un métier. Le refus d’apprentissage de métiers a produit une classe de demandeurs d’emploi et bureaucrates mal formés. Le gouvernement doit revaloriser la formation professionnelle », indique M. Abedi Amulani (octogénaire retraité).

En dépit de la crise socio-économique qui met à genoux la RDC à travers tous ses secteurs, néanmoins il est important de rappeler que même sous les pays développés « l’université est primo pour les nantis et secundo pour les meilleurs élèves grâce à des bourses ». A ce jour, aucune université congolaise ne figure dans le top 20 de meilleures universités d’Afrique. Cette hausse male perçue par l’opinion et la communauté estudiantine pourrait rehausser la qualité de l’enseignement supérieur longtemps au rabais.

Serge Maheme

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