Le nombre de personnes touchées par une insécurité alimentaire aiguë élevée en RDC, est estimé à 27,3 millions, soit une personne sur trois, dont près de sept millions de personnes aux prises avec des niveaux d’urgence de faim aiguë selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et le PAM ( Programme alimentaire mondial).
2022, ces chiffres se sont rabaissés à 25,9 millions de personnes en insécurité alimentaire qui ont aussi besoin d’une intervention urgente. Parmi les facteurs déterminants se trouvent les faibles performances agricoles.
Cette situation fait de la RDC, le pays avec le plus grand nombre de personnes ayant un besoin urgent d’assistance en matière de sécurité alimentaire au monde.
La FAO et le PAM avaient appelé à une intervention urgente pour intensifier le soutien aux Congolais dans les zones de crise.
Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a invité le Gouvernement lors de la quarante-cinquième réunion du Conseil des ministres tenue le week-end, à impulser et à coordonner la transformation des atouts naturels dont regorgent la RDC, tels que : la disponibilité de 80 millions d’hectares de terres arables, une hydrographie dense… ; et d’un point de vue régional, l’expérience avérée dans la production du riz, du manioc, des pommes de terre et du maïs, qui est un signe pour relever le défi.
Bien que la libre concurrence soit la règle qui prévaut dans le système économique, le Chef de l’Etat a estimé que le Gouvernement de la république peut orienter progressivement certains achats publics, notamment, ceux liés aux produits agricoles vers les producteurs agricoles locaux, avec comme objectif principal, l’atteinte d’une révolution agro-industrielle nationale. Pour cela, il faut d’une part, garantir aux producteurs agricoles l’accès à des marchés publics qui devront, en avance, exprimer leurs besoins en termes de quantité́, de qualité́ et de conditionnement ; et d’autre part, pour favoriser l’éclosion d’une filière agricole nationale qui devra se professionnaliser, afin d’améliorer la compétitivité de ses produits.
A cet effet, les ministres en charge de l’Agriculture, du Commerce Extérieur, de l’Industrie, de l’Economie nationale, du Budget ainsi que des Finances ont été chargés, sous la coordination du Premier Ministre, de mettre en place une Commission de travail devant analyser la possibilité d’orienter, dès la fin de l’année en cours, les achats de colis de fin et de début d’année des produits alimentaires du Gouvernement, ainsi que ceux de la Présidence de la République, vers les produits agricoles issus de la production locale.
José Wakadila