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Les acteurs provinciaux et locaux impliqués dans la mise en œuvre du Projet de développement local de 145 territoires participent depuis mardi 5 juillet 2022 à un atelier de sensibilisation sur l’appropriation de ce projet au Kasaï.

Organisé par le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) qui est l’agence d’exécution au Kasaï, cet atelier vise à sensibiliser les couches sociales, à s’approprier à porter et à accompagner ce programme ambitieux du Ccef de l’État, en vue d’atteindre les résultats attendus, le développement à la base.

À en croire les intervenants, tout est mis en place pour la réussite de ce programme au Kasaï dont les différents projets sont évalués à un peu plus de 50 millions de dollars américains, à raison de 10 millions par territoire.

Mais seulement, la population Kasaïenne reste sceptique quant à la réussite de ce projet.
Entre espoir et exaspération, les avis divergent.

Pour maître Timothée Iyambu, avocat au barreau du Kasaï et natif d’Ilebo, ce projet va permettre, pour la première fois, de voir son école primaire réhabilitée.

« Merci à Dieu, mon école primaire de Lukodi retenue pour être réhabilitée maintenant…Et un centre de santé à construire à Mabere », écrit-il sur son compte Facebook.

Une frange de la population craint que ce projet produise les mêmes résultats que les précédents.

« Avec les projets de ce régime, il nous faut croiser les doigts pour qu’on ne subisse pas le même sort que le projet 100 jours et Tshilejelu, on risque de nous dire encore que l’argent de ce projet a été détourné », pense Mireille Kapinga, cinquantaine révolue, enseignante dans une école primaire dans la commune de Mabondo.

La Société civile Bonne Gouvernance de concert avec la coalition des ONGs Congolaises de lutte contre la corruption promet d’intensifier la campagne.

Son coordonnateur Gilbert Ngoy Cyala appelle au contrôle citoyen. Il émet des craintes sur la source de financement de ce projet.

« Déjà, c’est un bon départ avec le choix de PNUD comme agence d’exécution. Notre crainte, c’est la source de financement qui est le gouvernement. Avec la guerre et l’approche de l’année électorale, il y a risque que le gouvernement oriente ses finances vers ces priorités et là, le projet va en pâtir. C’est pourquoi, particulièrement pour le Kasaï, nous demandons que l’on décaisse d’abord nos 50 millions parce que la province n’est pas bénéficiaire de deux précédents projets, Tshilejelu et 100 jours », dit-il.

Gilbert Ngoy relève également l’inaccessibilité dans certains coins faute de route qui risque d’handicaper l’acheminement des matériels.

L’ingénieur Moïse Muzeze Fayol trouvé en plein chantier au centre-ville de Tshikapa, salue dans l’œil du technicien, l’accent mis sur les routes de desserte agricole dans ce projet. Et comme les autres, il émet des craintes quant à l’aboutissement de ce projet.

« Ce projet est le bienvenu car il va désenclaver la province. Particulièrement, je salue l’accent mis sur les routes de desserte agricole qui va faciliter l’acheminement des produits des zones de production vers les zones de consommation.
Nous avons la chance d’avoir la RN1 qui va de Kinshasa vers Tshikapa via Kwilu et Kwango et qui s’étend vers Kananga, Mbuji-Mayi jusqu’à Lubumbashi.

La connexion entre la voirie, la route de desserte agricole, les routes secondaires et nationales crée ce qu’on appelle : développement d’une entité.
Cependant, ”je suis sceptique parce que les projets 100 jours et la deuxième initiative. Tshilejelu n’a pas reflété cet exemple dans la ville de Tshikapa qui est le chef-lieu du Kasaï, c’est pourquoi nous proposons une synergie entre les efforts des autorités provinciales et nationales ».

Au Kasaï, le « Projet dit de 100 jours » n’a pas produit de résultats escomptés par la population, tout comme celui de « Tshilejelu » qui prévoyait l’asphaltage de 15 km de la voirie urbaine n’a jamais connu le début effectif.
Ce programme de développement local des 145 territoires, est un programme d’investissements publics multisectoriels orientés vers le monde rural initié par le président de la république Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il a pour vision de vaincre la pauvreté et les inégalités territoriales.

Sylvain Kabongo

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