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Pendant que les différentes variantes de la drogue (chanvre, bombé, kepa, etc.) asservissent la jeunesse kinoise suite à sa forte addiction, triste est de constater que bon nombre de dealers sont en réalité des hommes en tenues ou leurs proches, pourtant censés promouvoir la discipline.

A Kinshasa, la drogue bat son plein et la jeunesse en est la principale victime. Cependant, l’implication des agents de l’ordre dans le commerce de cette substance nocive consterne les parents qui, quant à eux, se voient impuissants face à la dérive de leur progéniture. Et parmi les « nganda » les plus célèbres figurent « chez niar de pigeon » à Binza ozone sur l’avenue Lovo Congo (tenu par un militaire) ; Kashî mbata vers camp Munganga (tenu par un proche des militaires et policiers) et le camp mabaya qui est un camp militaire pourtant bastion de toutes sortes d’activités immorales. Face à cette situation qui semble loin de terminer, plusieurs parents de ce coin de la capitale se sont livrés à mcp pour faire entendre leurs voix.

« Je suis étonné de remarquer que la plupart des points de vente de drogue sont connus de tous sans que les tenanciers ne soient inquiétés. Ici dans mon quartier M’finda, bon nombre de nos jeunes viennent se droguer et s’approvisionner ”chez niar de pigeon” qui, d’ailleurs, est non loin de la sous ciat de Sola », s’est indigné M. Yolia, ajusteur de son état et habitant du quartier.

« Avec la multiplicité des lieux de vente et on de la drogue, je me demande si la brigade anti drogue existe encore ! Pire en est qu’ici, ce sont les militaires ou leurs épouses qui vendent ce breuvage à nos pauvres enfants », regrette un autre parent.

« Mon fils fait aujourd’hui partie de cette jeunesse vouée à l’addiction de la drogue ! J’ai tout essayé pour l’en dissuader mais sans succès jusqu’ici. J’espère que lui reviendra un jour la raison », ajoute-t-il.

De leur côté, Justine Nzuzi et Ange Bonganga, des mères habitant respectivement les quartiers Kinsuka et M’finda, sont d’avis que « seule l’intervention de l’autorité urbaine peut mettre fin à cette expansion de mauvaises mœurs occasionnée par la prise de drogue. Cette addiction conduit à l’oisiveté dont ses vices ont donné naissance au phénomène kuluna », ont-elles souligné.

« Voir notre jeunesse se dépraver si tant à cause de la drogue… je m’inquiète pour le lendemain de la nation. Le chanvre bien que mal, est au moins préférable au bombé qui, lui, s’attaque aux facultés mentales en rendant addictif et inutile son consommateur », indique Dieu merci Butukila, médecin généraliste dans un centre de ce coin.

Cette mini equête est essentiellement réalisée dans la commune de Ngaliema (ouest de Kinshasa) où bon nombre de dealers sont les agents de l’ordre ainsi que leurs proches et subordonnés.

Serge Maheme

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