Se procurer le carburant devient de plus en plus difficile à Kinshasa. La mégapole d’environ quinze millions d’habitants connaît une pénurie de carburant depuis le dimanche 4 septembre dernier. Les stations service vendent à compte-goutte causant des longues files d’attente de véhicules dans leurs installations. La situation ne devrait pas s’améliorer avant la mi-septembre. Période correspondant à l’arrivée du prochain bateau de ravitaillement.
La capitale consomme 1 100 m3 de combustible par jour, mais les autorités et les opérateurs ne peuvent fournir qu’un peu plus de 600 m3. Cette crise est une aubaine pour les petits « vendeurs de l’essence au marché noir » appelé communément Kadhafi. Ces derniers s’adonnent à multiplier par deux voir par trois fois le coût normal du litre à la pompe. En temps normal, un libre d’essence est vendu 3000 fc au marché noir. Depuis le début de la pénurie, un litre d’essence chez les Kadhafi se négocie entre 6000 et 8000 fc selon les endroits.
A Lemba Super, par exemple, le litre se vend à 7000fc. Dans la commune voisine de Limete, elle se vend à 8000fc. Selon « un Kadhafi » qui s’est confié à Media Congo Press (MCP) sous un nom d’empreint, craignant pour sa sécurité, cette augmentation se justifie du fait qu’ils soudoient les gérants des stations d’essence pour être servi en premier.
« C’est de plus en plus difficile de trouver le carburant. Les stations d’essence sont bondées de monde. On se bouscule pour avoir le produit. Ainsi, pour avoir un peu plus que les autres, nous donnons quelques choses aux gérants des stations d’essence pour nous accorder la priorité. Par conséquent, nous avons majoré le prix pour que nous récupérions aussi », a déclaré André, la trentaine révolue.
D’autres vendeurs de l’essence au marché noir se ravitaillent grâce au carburant qui entre illicitement en provenance des pays voisins, a laissé entendre un autre Kadhafi.
Aux dernières nouvelles, le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu a, au terme d’une réunion avec les partenaires pétroliers, décidé de suspendre le plan de contingentement qui consiste à rationner la consommation journalière en carburant, dans la ville province de Kinshasa, à 600 m3 au lieu de 1100 m3.
Djodjo Vondi