D’un côté, montée de la criminalité urbaine par l’activisme des groupes de jeunes communément appelés « Base ou C4 », des coupeurs de route de l’autre, le Gouverneur Dieudonné Pieme se trouve confronté à plusieurs foyers d’insécurité dans la ville de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï et ses environs.

Des hommes armés, habillés en tenue militaire ou policière, font irruption à des différents endroits de la ville et opèrent en toute quiétude. Ils tuent, extorquent les biens des paisibles citoyens et disparaissent dans la nature sous l’œil impuissant des services de sécurité.

Les cas récents, c’est la tentative d’assassinat ce vendredi 14 octobre 2022, d’un négociant acheteur de diamant, connu sous le nom de Kamul Bushala Buamba, dans la commune de Dibumba 1 et de celle de Adolphe Shimba à Kanzala, tout récemment.

Depuis le début de l’année, plusieurs autres cas sont recensés, notamment : le braquage, le 28 juillet dernier, d’un changeur de monnaie, dans la même commune.

Trois hommes non autrement identifiés, munis d’armes se sont présentés devant la table de la victime qui s’appelle Tigre et ont tiré sur lui. Ils ont réussi à emporter plus de neuf millions de francs congolais.

Mercredi 06 juillet 2022, un véhicule de la Croix-Rouge de la RDC branche du Kasaï a été attaqué par des hommes armés. Le fait s’est produit au village Kapola, dans l’axe Tshikapa-Kamonia.

Sur le même axe, un trafiquant connu sous le nom de Jean-Luc Bizala, directeur d’une société libanaise basée dans la commune rurale de Kamonia s’est vu extorqué par les coupeurs de route une somme de 1.200 USD et un colis de diamant dont la valeur est estimée à 2.500 USD.

Les agents de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en mission pour la cartographie sont tombés dans l’embuscade le même jour. Les téléphones et autres biens leur ont été ravis.

Au mois de juin dernier, Paul Okolo, jeune négociant acheteur de diamant est assassiné sur la route de Katshianga (15km de Tshikapa).

Des cas d’assassinats qui rappellent la triste période du vieux cartel Bruce Ngolela et Kabeya Homme fort. Auteur de plusieurs exactions, le cartel a été maîtrisé en 2013 par l’arrestation de son leader Bruce Ngolela alias frère John, actuellement dans la prison de Ndolo.

Même modus operandi, le cartel refait-il surface, après une décennie d’accalmie dans la province ? S’interroge la population.

Des mesures inefficaces du gouvernement

Plus de 10 mois, la situation perdure et inquiète la population. Au gouvernement provincial du Kasaï, on joue à l’autruche.

Toutes les stratégies mises en place s’avèrent inefficaces pour mettre fin à cette insécurité devenue grandissante.

Les réunions du conseil provincial de sécurité se multiplient mais ne parviennent pas à juguler cette insécurité.

Le 13 mai dernier, le gouverneur de province a, à l’issue d’une réunion du conseil provincial de sécurité élargie aux bourgmestres, chefs des quartiers et coutumiers, annoncé la création des postes d’intervention policière partout dans la province pour permettre à la population de signaler tout mouvement suspect, en prévision de la lutte contre l’insécurité. Une mesure qui n’a pas produit d’effets.

La sécurité égale aux moyens, les services de sécurité se sont toujours plaint du manque de moyens financiers et logistiques pour mener leurs opérations.

La société civile appelle au relèvement des responsables de sécurité

Devant cette exaspération, les voix s’élèvent pour dénoncer l’inefficacité des services, et exigent le relèvement de tous les responsables des services de sécurité de la PNC aux FARDC, passant par l’ANR.

Étant donné que tous les responsables de la sécurité sont dans le business, n’y a-t-il pas de complicité entre les auteurs de ces actes et les responsables des services de sécurité au Kasaï ? S’interroge un acteur un acteur de la société civile locale.

Sylvain KABONGO