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Comme rapporté antérieurement dans une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la République démocratique du Congo a le taux de violences entre partenaires intimes et/ou sexuelles le plus élevé au monde. L’avortement provoqué est aussi un phénomène courant dans le pays.

Dans le but de fournir des données détaillées sur ces deux phénomènes de santé publique, afin de prendre des décisions idoines, l’école de santé publique de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé, hygiène et prévention, a procédé, le vendredi 14 octobre, à la diffusion des résultats de l’enquête PMA-RDC sur les violences basées sur le genre et l’incidence des avortements à Kinshasa et au Kongo Central, au cours de l’année 2021.

La diffusion de ces résultats a eu lieu en présence du secrétaire général à la santé publique, hygiène et prévention, Dr Body Ilonga, de la directrice du Programme national de santé de la reproduction « PNSR », Dr Anne-Marie Tumba, du directeur de l’école de santé publique, professeur Joël Konde, du directeur pays de IPAS, représentant les partenaires du ministère de la Santé, Dr Jean-Claude Mulunda, du député Bathe Ndjoloko et de son homologue Christelle Vuanga.


Dr Body Ilonga

Les résultats de ces enquêtes, présentés par le Professeur Pierre Akilimali, principal investigateur du projet PMA, renseigne que l’incidence de l’avortement à Kinshasa se situe autour de 105 avortements pour 1000 femmes. L’incidence de l’avortement est plus élevée chez les jeunes femmes, les femmes non mariées et les femmes sans enfant. Plus d’un-tiers des avortements provoqués à Kinshasa sont non sécurisés et 35% des femmes ont indiqué avoir utilisé d’autres moyens que la Chirurgie ou l’avortement médicamenteux pour mettre un terme à leurs grossesses.


Professeur Pierre Akilimali

Au Kongo Central, par contre, l’enquête rapporte qu’environ 44 avortements pour 1000 femmes ont été enregistrés en 2021. L’incidence de l’avortement est plus élevée chez les femmes non mariées et les femmes sans enfant. Pour ce qui est des méthodes, 29% des femmes utilisent les méthodes médicamenteuses telles que le misoprostol, tandis que 25% recourent à la chirurgie. Les méthodes traditionnelles et autres sont également utilisées.

Le deuxième volet de l’enquête PMA relatif aux violences sexuelles indique qu’à Kinshasa, femme sur cinq a expérimenté des violences corporelles faites par son partenaire intime, tandis qu’au Kongo central, cette proportion est de 18%. Ces données, a estimé le secrétaire général à la santé, constituent un outil de plus qui « va nous aider dans la prise des décisions ».

S’exprimant au nom des partenaires du ministère de la Santé, le directeur pays d’IPAS a soutenu que cette étude de l’école de santé publique met à la disposition des partenaires des informations crédibles. « Elle va nous permettre, en tant que partenaire, d’ajuster notre appui au gouvernement, d’améliorer nos interventions sur terrain, d’améliorer le suivi de nos interventions et de mesurer le progrès de ce que nous réalisons. Ces données vont également nous aider à mener les plaidoyers », a-t-il indiqué.

Djodjo Vondi

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