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Les médecins de Beni, Nord-Kivu, viennent de décréter 3 jours d’hôpitaux sans médecins, à dater de lundi 24 octobre 2022. Ils fustigent des attaques armées répétées contre les structures sanitaires, provoquant des tueries et des enlèvements des médecins, des pillages et incendies des structures sanitaires dans le territoire de Beni.

Ils l’ont déclaré ce lundi à l’issue d’une marche organisée pour interpeller les autorités congolaises sur la ”chasse au personnel soignant” dans la région de Beni. Ils ont marché du rond-point du 30 juin jusqu’à l’hôtel de ville où ils ont lu un mémorandum devant le maire de la ville, adressé au chef de l’État Félix Tshisekedi.

Les médecins réclament aux autorités entre autres : l’autorisation de port d’arme au personnel soignant œuvrant dans des zones rouge, pour leur sécurité personnelle ; la réhabilitation de toute urgence des structures sanitaires incendiées par les assaillants lors de différentes attaques ; de mettre à la disposition des structures sanitaires des numéros verts à joindre en cas d’attaque ; la reconnaissance à titre posthume de tous les agents de santé tués en plein exercice de leurs fonctions comme fonctionnaires de l’État, avec tous les honneurs qui les accompagnent ; d’accorder une prime de risque professionnel à tous les médecins de la région de Beni.

Ces actions interviennent après la tuerie de leur collègue jeudi 20 octobre, la Soeur Docteur Sylvie Kavuke, médecin traitant au centre de santé de Maboya, lors d’une attaque armée et violente attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF). Ces deniers ont attaqué le village de Maboya, tuant 9 civils parmi lesquels le médecin Sylvie.

Elle a été calcinée dans sa chambre alors qu’elle montait la garde des malades. Le centre de santé a été pillé et incendié par ces assaillants qui avaient enlevés quelques civils.

Cette attaque rappelle plusieurs autres infligées aux médecins et structures sanitaires en territoire de Beni. C’est entre autres l’enlèvement du Docteur Mukongoma en plein exercice à l’hôpital d’Oicha en 2010, l’enlèvement des médecins Mutsunga Augustin, Miyisa Kisenge, Kambale Pengeza, Kyalwahi Augustin et Muhindo Vunyatsi.

Mais également le pillage et incendie des centres de santé de Lwanoli à Watalinga, de Kisunga, le centre de santé de Lume, avec les malades calcinés sur les lits de l’hôpital en juillet 2022.

Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)

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