Le prix du carburant est instable dans l’Est de la RDC. Les villes et territoires du Nord-Kivu, respectivement Beni et Butembo et Beni et Lubero sont les plus touchés. Il n’a toujours pas atteint sa structure normale malgré les mises en garde des services de l’État, ayant en charge ce secteur. Cette situation a négativement impacté sur le prix d’autres produits essentiels, dont les produits vivriers et le transport.
Sur le terrain, le prix du carburant varie entre 3 500 CDF et 4 000 CDF chez les Kadhafi (revendeurs sur étalage) et les stations-service. Cette structure de prix ne rime pas avec l’arrêté du ministère de l’économie, fixant le litre d’essence à 3 400 CDF et 3 450 CDF le gazoil pour la zone Est.
D’après Batoto Mulinda Léonard, chef de bureau du service de l’économie en ville de Beni, son service doit, avec concours du parquet, veiller à l’applicabilité de cette structure de prix, évoquée par le gouvernement Congolais.
« Le gouvernement Congolais a toujours pris des dispositions par rapport aux produits stratégiques comme le carburant, les médicaments, l’électricité et le secteur de l’eau. C’est pour cette raison que nous devons veiller à l’applicabilité de l’arrêté du ministre de l’économie sur le prix du carburant… ».
La hausse de prix du carburant a négativement impacté sur d’autres secteurs comme le transport. Le prix d’une course sur moto a doublé, voire triplé. De même sur le marché, plusieurs produits vivriers ont galopé. C’est le cas du prix d’un bidon d’huile végétale qui coûtait jadis 33 USD mais qui aujourd’hui se négocie à 34 voire 35 USD en ville de Butembo.
Pour leur part, les opérateurs économiques, tout en comprenant la complexité de la situation, justifient la hausse de prix du carburant pour trois raisons, à savoir : le changement brusque de la structure de prix par le ministère congolais de l’économie à partir de fin novembre ; l’insuffisance de stock en carburant suite aux vacances des approvisionneurs en cette fin d’année et l’effondrement du pont Lume qui ne permettent pas le renouvellement de stock des opérateurs économiques dont les produits étaient à mi-chemin pour l’approvisionnement à Beni, d’où la demande en carburant n’était pas proportionnelle à l’offre.
Toutefois, explique Luc Machara, président de la corporation des pétroliers de Beni, après une réunion avec les vendeurs de carburant, ceux-ci ont opté pour le transbordement du carburant au pont effondré de Lume afin de trouver solution à ce problème mais qui augmenterait le risque des pertes qui se répercutent sur le dernier consommateur.
Rappelons que le prix de carburant a galopé dans le grand Nord depuis début décembre. Alors que le litre se vendait entre 2 800 CDF et 3 000 CDF, aujourd’hui il se vend entre 3 500 CDF et plus.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)