On se croirait en pleine campagne électorale. A Kinshasa, la sensibilisation sur l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs s’est transformée en une pré-campagne électorale. Banderoles, affiches, T-shirt à l’effigie des futurs candidats aux élections générales de cette année inondent les rues de la capitale. Sans attendre la période fixée par la loi, les futurs candidats se sont lancés précocement dans la bataille de l’électorat en toute illégalité.
Dans ce combat prématuré, certains futurs candidats se font accompagner de la foule dans le bureau d’enrôlement. D’autres encore recrutent les jeunes des contrées voisines moyennant 5000 à 8000 Fc pour les faire enrôler dans leur circonscription électorale. Un comportement jugé « incivique »par Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise et expert électoral.
« Ce comportement n’est pas civique de la part de ceux qui sont appelés à former la conscience collective. Tricher derrière une opération d’enrôlement pour battre campagne viole le principe et les lois de la République. Ils profitent pour faire passer leur message en toute illégalité », a-t-il dénoncé à MCP.
Et de poursuivre : « cette sensibilisation n’est pas correcte et ne se passe pas dans l’objectif de mobiliser les électeurs à aller se faire enrôler mais à soutenir les candidats. Une campagne précoce sans sa raison d’être ». Ce dernier appelle la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), deux institutions d’appui à la démocratie, de stopper ce dérapage.
Selon le calendrier électoral rendu public par la Commission électorale nationale indépendante, la campagne électorale proprement dite aura lieu du 19 novembre au 18 décembre 2023 à deux jours de la tenue du scrutin.
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Djodjo Vondi