A Beni, dans l’Est de la RDC au Nord-Kivu, les autorités continuent à alerter la population sur une menace terroriste permanente d’attaque à la bombe dont sont auteurs les ADF. Ils visent des lieux publics depuis un certain temps, où ils font exploser des bombes.
Des appels à la vigilance ont été renforcés après deux attentats ayant fait 16 morts et plus de 80 blessés au mois de janvier. Cette menace fait peur à la population. Nombreux habitants ont restreint des mouvements dans les lieux publics.
(Reportage Delphin Mupanda)
Nous sommes au marché d’Oïcha, l’ambiance est timide, l’engouement est inhabituel depuis la découverte, en plein marché, d’un engin explosif vendredi dernier. C’est qui explique la réticence de plusieurs personnes, explique madame Kavugho Kawalina, vendeuse des haricots au marché d’Oïcha.
Il n’y a pas que les marchés qui sont la cible des assaillants. Un attentat à la bombe a fait 16 morts et près de 70 blessés dans l’église CEPAC de Kasindi. Peu avant, une autre bombe a explosé dans l’église catholique de Butsili, faisant plusieurs blessés. Ces actes ont motivé le renforcement du contrôle des personnes avant d’accéder dans des églises.
À la paroisse Sainte Thérèse d’Avila de Beni Cité, certaines portes sont fermées pour bien suivre le mouvement des personnes et les matériels de détection des métaux sont utilisés pour le contrôle de ceux qui accèdent dans l’église, indique l’acolyte Lucas Kaghoma, délégué de l’abbé curé de cette paroisse.
L’armée congolaise explique cette recrudescence d’attaque à la bombe par les ADF par les offensives robustes contre leurs bastions. Ces offensives ont réussi à restreindre le mouvement des assaillants, affirme le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des forces de la coalition FARDC-UPDF.
Le dernier trimestre de l’année 2022 a été caractérisé par l’accentuation des opérations menées conjointement entre les armées congolaises et ougandaises, ayant permis la libération d’une centaine de civils en otages.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)
