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L’industrie congolaise a intérêt à être supportée principalement par les capitaux congolais pour espérer à la création de millionnaires congolais telle que souhaitée par le président Tshisekedi

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C’est le souhait de la fédération des entreprises du Congo (FEC), exprimé par son président national, Albert Yuma Mulimbi, devant le président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, à l’occasion de la cérémonie d’échange des vœux organisée le Jeudi 16 février 2023 à Kinshasa.

Tout en saluant la bonne volonté du président Tshisekedi à faciliter la création de millionnaires congolais, Albert Yuma a rappelé la nécessité d’accompagner l’industrie congolaise et de la protéger. Bien qu’ayant souscrit à la volonté de disposer d’une industrie forte, le président de la FEC insiste sur le fait qu’une industrie ne peut se débattre seule.

« En matière industrielle, nous souscrivons à votre volonté de disposer d’une industrie forte, notamment à travers son fort pouvoir de création d’emplois et de mobilisations de consommations intermédiaires. Mais, comme je l’ai dit précédemment, ne pensons pas que notre industrie pourra se débattre toute seule sans être protégée, pour tout article importé substituable par une production locale », a indiqué Albert Yuma.

Parlant du secteur minier, ce dernier considère que celle-ci constitue une industrie à part en RDC. Il a félicité l’engagement résolu du président Tshisekedi notamment en matière d’intégration de la chaine de valeur des composants des véhicules électriques, à travers la création d’une usine de batterie ou de précurseurs de batterie. Initiative qu’encourage le patron des patrons de la RDC, mais à la seule condition « qu’elles profitent au pays, c’est-à-dire à ses finances publiques bien évidemment, mais aussi à son tissu économique ».

Le président de la FEC a estimé qu’il est impératif que le développement industriel de la chaine de valeur des véhicules électriques se fasse avec les entreprises locales, car, a-t-il fait savoir, tout le monde connait le potentiel minier de la RDC, même si trop peu nombreux sont ceux qui rappellent que celui-ci est détenu très majoritairement par des intérêts étrangers qui, par le cours de l’histoire, puis les mécanismes de marché, en sont devenus les véritables propriétaires.

D’où la nécessité de prendre garde que cette situation ne se répète avec l’intégration de la chaine de valeur des véhicules électriques, mais aussi les énergies renouvelables. Albert Yuma a estimé que les capitaux congolais doivent faire partie de l’actionnariat congolais dans l’industrie des batteries.

« Les entreprises profitent à ceux qui en détiennent les capitaux. Le défi majeur ici est de faire qu’en installant les usines de batteries en RDC, nous nous assurions que les capitaux appartiennent majoritairement aux Congolais. Bien sûr, cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous comptons sur votre volonté excellence pour garantir, par des mécanismes légaux, la participation progressive des nationaux à l’actionnariat des usines de transformation, dès le début », a-t-il prévenu.

Et d’ajouter : « Dans le même ordre d’idées, nous devons reprendre le contrôle de la production artisanale de cobalt qui est confisquée au profit d’intermédiaires qui agissent en marge de la légalité, de la dignité la plus élémentaire des creuseurs et qui pèse lourdement, à la baisse, sur les cours mondiaux. C’est une question de justice sociale pour nos concitoyens et de souveraineté sur nos matières premières ».

Qu’à cela ne tienne, le président de la FEC reste convaincu que les résultats obtenus par Primera Gold dans le domaine de l’or artisanal, qui est une initiative du président Tshisekedi, doivent pouvoir être dupliqués dans le cobalt et tous les minerais stratégiques sur la base du dispositif légal et réglementaire existant.

Eric Wemba

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