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Dans l’espace grand-Kasaï classé dans la deuxième aire opérationnelle, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs se déroulent au rythme de la campagne électorale.

Sur terrain, dans les grandes artères de différentes villes des provinces du Kasaï-Oriental, Kasaï-Central, Lomami et Sankuru, des affiches et banderoles estampillées aux images des politiciens, futurs candidats députés provinciaux et nationaux ou autres fondations, invitent la population à un enrôlement massif. Les foules qui les accompagnent arborent des t-shirts et tissus imprimés aux couleurs des partis politiques et différentes structures qui ne cessent de voir le jour.

« […] les amis de […], la fondation […], vous invite à vous enrôler massivement […]”. Des phrases qui jusque-là, ne dérangent pas, dans la mesure où elles incitent les sympathisants et la population à s’enrôler massivement.

”On se croirait en pré-campagne…”

Cependant, ce qui inquiète, selon les observateurs, ce sont les caravanes motorisées, cortèges et les marées humaines qui accompagnent ces personnes qualifiées, à tort ou à raison, de « leader « . Ces cortèges circulent dans quelques grandes artères, avec tambours et trompettes, avant de se diriger vers un centre d’identification, et le leader peut s’enrôler sous les ovations de ses fans.

Sur les réseaux sociaux, on peut déjà remarquer la création des groupes WhatsApp au nom des différents « leaders » où les discussions et débats vont bon train sur les prochaines échéances électorales. On se croirait dans une période de pré-campagne.

Des observateurs avertis s’interrogent sur ces manières de faire qui frisent la légèreté sous le regard passif de l’autorité.

Certains analystes estiment qu’il y a trois paramètres à prendre en compte notamment des personnes en quête de populisme ; des jeunes gens n’ont pas de travail et qui trouvent l’occasion d’avoir quelques billets de banque auprès de donateurs ; et des potentiels candidats aux prochaines élections, qui trouvent l’occasion de démontrer au public et à leurs adversaires, qu’ils sont populaires et c’est une façon de prouver qu’ils seront demain élus.

« L’enrôlement des électeurs est le premier grand rendez-vous du processus électoral. Mais lorsque cela se fait avec tambour battant, je ne comprends plus rien parce que l’enrôlement est individuel et obligatoire pour tous congolais, surtout que les cartes seront utilisées comme pièces nécessaires et obligatoires pour acquérir les cartes d’identité. Mais l’on comprend aisément que certaines personnes utilisent cette période pour se présenter à la population comme candidat, et, déjà, se faire connaître”, déplore Katoyi Prince, cadre de la société civile à Mbuji-Mayi.

Signalons que c’est après évaluation que la Commission électorale nationale indépendant (Ceni) a décidé de prolonger, jusqu’au 10 mars 2023, les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs dans la deuxième aire géographique comprenant les provinces du Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Lualaba, Haut-Katanga, Haut-Lomami, Sankuru, Tanganyika mais aussi l’Afrique du Sud, la Belgique et la France.

Pour rappel, les opérations d’enrôlement devraient prendre fin le 25 février 2023 dans toutes les provinces de la deuxième aire géographique.

JM Mpandanjila

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