Les activités socioéconomiques ont repris normalement à Beni, dans la province du Nord-Kivu, après près d’une semaine de paralysie. La population avait décidé de suspendre toutes les activités, répondant ainsi à l’appel de la société civile, pour dénoncer la criminalité urbaine accrue et réclamer le remplacement de certaines autorités de la ville pour inefficacité, incapables d’éradiquer l’activisme des bandits.
Les 5 journées ville-mortes ont pris fin vendredi 19 mai. Le samedi étant un week-end, nombreux ont préféré carrément reprendre les activités en début de semaine, soit lundi.
Boutiques, magasins, marchés et autres maisons de commerce ont rouvert les portes. Dans le secteur des transports, les activités ont repris normalement.
Mais certains commerçants disent avoir enregistré des pertes sur leurs capitaux, comme Fabien Muhiwa, commerçant au centre de Matonge.
« Nous avons rouvert les portes comme c’était prévu. Il y a eu des pertes, par exemple, pour un vendeur d’œufs qui voit ses produits avariés parce qu’il ne les a coulés. Ceux qui vendent par exemple des légumes ou des tomates, leurs produits sont avariés. Voilà les conséquences que nous avons enregistrées durant ces 5 jours », a-t-il expliqué.
Quant à Patrick Mundeke, vendeur de téléphones, il demande aux autorités congolaises d’éradiquer l’insécurité qui freine le développement économique de la population de Beni, pourtant déjà victime de plusieurs atrocités depuis des années. Il demande aussi à la société civile de revoir ses actions pour interpeller les autorités, mais non par la suspension des activités. Car cela constitue un manque à gagner pour les commerçants et ceux qui se débrouillent au quotidien.
« Qu’ils voient encore comment mettre en pratique les mesures sécuritaires, pourvu que de telles manifestations ne soient plus récurrentes. Parce que, 5 jours c’est beaucoup pour nous commerçants, même pour d’autres personnes », a-t-il renchéri.
La société civile, lors de la réunion d’évaluation le week-end, s’est félicitée de l’adhésion de la population à cette manifestation et a parlé d’une réussite. Elle projette d’autres actions si les autorités ne s’impliquent pas dans le rétablissement de la sécurité, a indiqué Maître Pépin Kavotha, président des forces vives de la société civile Beni.
Du lundi au vendredi de la semaine dernière, les activités sont restées paralysées sur appel de la société civile de Beni. Cette action était accompagnée de la restriction des mouvements sur les artères principales de la ville, initiative des groupes de pression et mouvements citoyens.
La police a su maintenir l’ordre. Mais certains manifestants étaient blessés ou interpellés, confirme la société civile.
Delphin Mupanda (Correspondant/Nord-Kivu)
