La Haute cour militaire a poursuivi, ce vendredi 16 juin, les auditions des renseignants dans l’affaire opposant l’auditeur général au prévenu Édouard Mwangachuchu Hizi, en audience foraine à la prison militaire de Ndolo.
Au cours de cette audience, l’officier du ministère public a sollicité de la Haute Cour d’engager des poursuites judiciaires contre le général Aban Van, commissaire provincial de la police au Nord-Kivu, pour avoir « menti » à la Cour dans sa déposition sur le nombre exact de défections des policiers détachés pour la sécurisation du site de Bibatama à la société minière de Bisunzu (SMB), où a été découverte une cache d’armes. Considéré comme le propriétaire de cette société, Édouard Mwangachuchu Hizi a toujours réfuté cette affirmation.
Une quarantaine de policiers détachés pour sécuriser ce site auraient fait défection au profit du M23. Selon le ministère public, l’unité détachée à Bibatama constituait une « réserve » pour le M23. « Vous avez fourni des renseignements qui sont erronés, dans le sens qu’au lieu que la juridiction ne soit informée, renseignée sur le nombre exacte de policiers qui ont fait défection, vous avez fait allusion aux chiffres qui ne collent pas avec la réalité », a soutenu l’organe de la loi.
Face à ces accusations le général Aban Van, qui comparaît comme renseignant, a déclaré : « Cette réalité est dans la tête de l’accusation. Moi, je suis commissaire provincial et je suis informé de la situation par le commandant de l’unité, information que je remonte auprès de l’auditeur général. Le commandant de l’unité vient de me transmettre le document que je vous ai donné. Dire que c’est erroné, ça n’engage que lui (…) On n’a pas intérêt à cacher les défections. Je travaillais en patriote. En bonne et due forme ».
Edouard Mwangachuchu est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, entretien des liens avec les rebelles du M23, espionnage, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline et détention illégale de munitions de guerre.
Djodjo Vondi