Au moins 30 détenus de la prison de Kangbayi, en ville de Beni (Nord-Kivu), sont décédés suite aux mauvaises conditions de vie.
Ce chiffre a été révélé à la presse mercredi 26 juillet 2023, lors d’un point de presse sur l’analyse de la situation sécuritaire, politique et socioéconomique de la ville. Il s’agit des morts soit de faim, soit de la maladie, documentés par la société civile de Beni et les organisations de défense des droits de l’homme entre janvier et juin 2023. Mais il s’observe aussi une promiscuité dans cette maison carcérale, déplore la société civile.
Construite pour une capacité de 250 personnes, la prison de Kangbayi héberge ces jours plus de 1 315 détenus. Ces derniers vivent dans une précarité alimentaire, médicale et une promiscuité.
« Depuis janvier, plus de 30 détenus sont morts en prison. Ce qui nous a beaucoup attiré est que nos compatriotes qui meurent, il y a certains qui passent même 10 jours sans pour autant être enterrés. Nous arrivons à nous documenter au niveau de la prison, à l’hôpital même qui les accueille et soigne les détenus et à la morgue. D’autres souffrent de la malnutrition parce qu’avec une capacité de 250, actuellement la prison compte plus de 1 315 détenus. Donc la prison, c’est vraiment comme un mouroir […] », indique Maître Pepin Kavotha, président de la coordination urbaine de la société civile de Beni.
Notons que la pénurie des vivres est une réalité dans presque toutes les prisons au Nord-Kivu et en Ituri. Ces derniers ne bénéficient souvent que d’assistances des organisations sans but lucratif et des églises. La société civile de Beni appelle les autorités à plus de responsabilités quant au respect des droits des détenus.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)