La mégestion tant décriée de la ville de Kinshasa par le gouverneur Gentiny Ngobila date de longtemps.
Le premier à tirer la sonnette d’alarme, c’était le vice-gouverneur déchu, Néron Mbungu Mbungu. Ce dernier a été visé par une motion de défiance par les députés provinciaux de la ville de Kinshasa, pour avoir justement dénoncé la prédation financière au sommet de la ville. Il a été déchu de ses fonctions le samedi 10 avril 2021 par 33 députés provinciaux sur les 35 qui avaient participé à la plénière.
Les pétitionnaires reprochaient au vice-gouverneur d’avoir tenu des propos « désobligeants » et « irrespectueux » à l’égard de l’Assemblée provinciale de Kinshasa aux fins de la discréditer, entamer son image et ce, en toute confusion et pour la consommation de l’opinion publique. Des accusations rejetées par Néron Mbungu dans sa défense.
Après Néron Mbungu, c’est le député provincial Mike Mukebayi qui a été la cible du gouverneur pour avoir dénoncé sa mégestion. Des poursuites judiciaires avaient été engagées, sans compter le désaveu de ses collègues élus de la capitale. L’homme a risqué une invalidation avant d’enterrer le dossier.
Hier, c’était Godé Mpoyi qui s’est plaint exactement comme l’ont fait Néron Mbungu et Mike Mukebayi. Cela lui a coûté son fauteuil de président de l’Assemblée provinciale et une haine viscérale de la part des députés provinciaux. Heureusement que la justice l’a réhabilité.
Le vice-gouverneur Gecoco Mulumba ne vient que confirmer ce que les prédécesseurs ont dénoncé. Logiquement, on attend une motion de défiance de la part des députés provinciaux, pour avoir agi comme Néron Mbungu.
Les députés provinciaux complices ?
La Cour des comptes qui exige également des sanctions contre Gentiny Ngobila, vient de mettre à nu l’incompétence des députés provinciaux visiblement corrompus par le chef de l’exécutif provincial. Car, ce sont eux qui devraient être les premiers à le contrôler et l’interpeller, avant des sanctions exemplaires. Malheureusement, ils préfèrent régler des comptes à ceux qui s’attaquent au gouv’.
On se rappelle qu’il y a de cela quelques huit mois, le ministre des Finances de la ville de Kinshasa, Jean Ngoyi Mvunzi, traqué par l’Inspection générale des finances (IGF) pour scandale financier, s’était soustrait de la justice avant de démissionner pour brouiller les pistes. Jusqu’à présent, il n’est ni poursuivi, ni interpellé, et se la coule douce à Kinshasa.
LM