Le président de la République sortant et candidat à sa propre succession, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a entamé depuis ce mardi 12 décembre 2023, sa tournée de sa campagne électorale dans l’espace grand Kasaï. La première étape était la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental considéré comme son fief magique.
Devant des milliers de personnes venues pour l’écouter à la grand place de la cathédrale Bonzola, le candidat président de la République n’a pas monopolisé la parole, mais il s’est donné aussi le temps d’écouter ses hôtes. Ceux-ci ont saisi l’occasion pour indexer quelques de ses collaborateurs originaires de la province du Kasaï-Oriental qui seraient à la base de la misère de la population à Mbuji-Mayi.
Les intervenants ont de prime abord accusé le gouvernement provincial et la mairie qui seraient en complicité avec le service national de Kanyama Kasese pour la hausse du prix d’une mesurette de maïs de 3 kg qui est parti de 3000 à 8.000 fc à Mbuji-Mayi.
« Quand vous entendez vos enfants pleurnicher les maïs de Kanyama Kasese, c’est la souffrance des enfants du Kasaï-Oriental. Le sac est vendu à 125.000 FC avec la complicité du gouvernement provincial, la mairie. Les policiers font payer aux gens les jetons pour acheter ces maïs. Les femmes partent pour acheter ces maïs pour revenir à 18 heures sans rien amener pas même un sac. Ils vendent aux revendeurs qui vont stocker ça dans les dépôts pour revendre à la population à un prix exorbitant. Nous souffrons beaucoup ici ! Ne donne pas confiance à tout le monde ici, ces gens sont en train de te combattre, nous souffrons beaucoup ici président, si tu vois tes frères et sœurs tu vas pleurer », a fait savoir à haute voix le premier intervenant.
Et de poursuivre : « Même le problème des travaux de construction des routes à Mbuji-Mayi, les travailleurs de tous travaux de l’OVD touchent 7000 FC par jour donc 600 FC par heure ça peut se faire comment ? Une mesurette de maïs à 8.000 FC donc c’est l’OVD qui est à la base de la souffrance des enfants de Kasaiens. Ils se partagent les pourcentages, sur le rapport ils disent qu’ils ont engagé 500 travailleurs mais sur terrain il y a 30 personnes sur 500 personnes et le reste de l’argent détourné. Nous souffrons énormément président. Personne ne peut vous mentir, tout le monde ici est mauvais », a-t-il regretté devant le président sortant Félix Tshisekedi avant d’accusé la gouverneure intérimaire Julie Kalenga Kabongo de manque de suivi sur terrain.
L’autre problème soulevé est celui de la desserte en eau potable et l’électricité pour laquelle les autorités locales échaffaudent des mensonges à chaque fois que le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi arrive à Mbuji-Mayi.
« Problème de l’eau et de l’électricité, quand on annonce votre arrivée à Mbuji-Mayi, ils envoient de l’eau et le courant, alors que nous avons fait un mois sans l’eau ni courant ici à Mbuji-Mayi et quand vous êtes là, ils vous trompent qu’il y a du courant et de l’eau et quand vous quittez la ville, c’est fini, nous restons dans le noir et sans l’eau. Ce sont des voleurs ».
L’autre fils du Kasaï-Oriental accusé, c’est le ministre national de l’Agriculture, José Mpanda Kabangu, que la population accuse d’être aussi à la base de la hausse du prix de maïs alors qu’il est originaire du Kasaï-Oriental et député national élu à Mbuji-Mayi. Il est aussi accusé d’avoir pris les semences et motos du gouvernement central pour les remettre seulement aux membres de son parti politique.
« La population dit que le ministre de l’Agriculture José Mpanda Kabangu est un voleur, c’est- à-dire, le ministre de l’Agriculture n’a rien fait, il ne vous soutient pas. Il est venu avec les sacs de semences et des motos pour donner aux membres de son parti politique au lieu des agriculteurs. Le ministre de l’Agriculture José Mpanda est originaire du Kasaï-Oriental et il est élu député national dans la ville de Mbuji-Mayi où il y a hausse du prix de maïs. On ne comprend pas tant que vous le président vous êtes du Kasaï-Oriental et le ministre du Kasaï-Oriental et c’est chez-vous qu’il y a hausse du prix de maïs donc c’est le ministre de l’Agriculture qui vous combat. Il a pris les sacs de maïs qu’il vend à trop cher et s’en est approprié pour battre campagne comme si c’est lui qui a apporté cette farine à Mbuji-Mayi », a lancé un autre intervenant sous applaudissements de la foule.
Très attentif, le candidat président de la République a promis de faire le suivi de toutes ces accusations. Toutefois, il a expliqué à la population que le ministre de l’agriculture fait la politique liée à sa vision. Il a promis de s’investir dans l’agriculture comme sa priorité pour combattre l’insécurité alimentaire.
« Au Kasaï, on a placé le diamant avant toute autre activité. Le cours de ces pierres fluctue, alors que l’investissement agricole pourra procurer la richesse et l’emploi des générations en génération », a précisé Félix Tshisekedi. Il a promis d’opter pour une nouvelle politique de transformation des produits agricoles et des matières premières ainsi que l’ouverture des entreprises, pour résorber le chômage des jeunes, à son deuxième mandat.
Le président candidat a également placé comme priorités, la production locale pour combattre la dépréciation de la monnaie nationale, la gratuité de la maternité qui sera étendue à toutes les provinces et celle de l’enseignement au secondaire.
« Pour ce qui concerne la MIBA et la SACIM, laissez-moi ce dossier car je connais bien le problème. Faites-moi confiance pour un deuxième mandat et je m’occuperai du problème pour la survie de la province », a-t-il demandé au public.
Signalons que le programme du candidat président le prévoit ce mercredi 13 décembre à Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami, à Mwene-Ditu, deuxième ville de la province de Lomami avant de s’envoler pour la ville de Kananga pour la même mission.
JM Mpandanjila
