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Israël Hugues Bwene : « La RDC doit appliquer l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui reconnaît la légitime défense à chaque État ! »

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Au cœur de l’actualité, le dernier rapport des experts des Nations unies sur la situation sécuritaire en RDC ne cesse de susciter moult réactions. La dernière en date est celle du chercheur en stratégie de gouvernance et relations internationales, Israël Hugues Bwene qui considère que le Rwanda serait un pays en faillite sans la guerre qu’il impose à la République démocratique du Congo (RDC) dans sa partie Est.

Face à cette situation, Le chercheur propose comme une des pistes de solution, la convocation d’une conférence nationale de la défense. Ce point de vue a été recueilli au cours d’une interview accordée à Médiacongo Press (MCP) le vendredi 12 juillet en marge de la publication du dernier rapport des experts des Nations Unies accusant le Rwanda et l’Ouganda de soutenir les rebelles du M-23.

Israël Bwene préconise une solution triptyque, mais en mettant fortement un accent sur l’option militaire.

« La RDC doit appliquer l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui reconnaît la légitime défense à chaque État. Les agresseurs sont bel et bien identifiés, ce sont deux pays voisins, d’où la nécessité pour le Congo de créer une muraille de sécurité pour quadriller les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi que de l’Ituri passant par la chaîne de commandement de défense avec permutation des responsables. L’État congolais doit aussi accélérer le processus de la loi de programmation militaire pour pouvoir donner plus de moyens à son armée. Et les Fardc (Forces armées de la RDC) doivent avoir une connaissance approfondie de la nouvelle notion “intelligence artificielle”, c’est-à-dire maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui sont un moyen de répondre aux attaques ennemies », a-t-il expliqué.

L’organisation de la « Conférence Nationale de la Défense » comme solution à la crise sécuritaire

Deuxièmement, ce chercheur congolais a souligné la nécessité pour les autorités du pays de recourir à une solution politique pour faire face à cette guerre d’agression ougando-rwandaise. Ainsi, il invite le Chef de l’État à organiser ce qu’il appelle « Conférence nationale de la défense », qui proposera, selon lui, des réponses à la crise de l’Est.

« Durant cette guerre d’agression, la population doit être mobilisée en ayant accès à la bonne information. Le pouvoir public doit s’efforcer de réduire considérablement les informations sur la mauvaise utilisation des fonds publics qui dissocient la population de l’action gouvernementale. Pour moi, je crois qu’il est impératif pour le Président Félix Tshisekedi de convoquer la Conférence nationale de la défense où il va rassembler toutes les intelligences stratégiques en matière de défense en vue d’étayer des solutions à court, moyen et long terme (…) », a-t-il recommandé.

La diplomatie, arme redoutable de règlement des différends

Enfin, l’auteur du concept « intelligence stratégique en RDC » prône la solution diplomatique : « Avec ce nouveau rapport incriminant le Rwanda et l’Ouganda, la RDC doit mener une diplomatie de couloir forte pour tenter de débloquer le système des Nations unies. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des sanctions contre le Rwanda et ses dirigeants comme cela est le cas contre la Russie qui agresse l’Ukraine. Le Congo devra solliciter des sanctions telles que les gels des avoirs du chef d’état-major de l’armée rwandaise et des familles Kagame et Museveni ».

Il faut dire que l’internationaliste Israël Bwene n’a pas exclu la possibilité d’un dialogue direct entre la RDC et le Rwanda ou l’Ouganda car, souligne-t-il, le dialogue est une arme redoutable dans les relations internationales, « à condition de l’établir sur la base d’un rapport de force, sinon nous n’aurons pas le résultat escompté », a-t-il conclu.

Dans ce nouveau rapport publié lundi 8 juillet dernier, les experts des Nations Unies accusent le Rwanda d’avoir mobilisé plus de 3 000 soldats aux côtés du M-23 et l’Ouganda, mais aussi d’avoir laissé passer les combattants du M-23 sur son territoire.

Cink Inkonge

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