Lors des états généraux de la justice, organisés le samedi 9 novembre, Jules Alingete, inspecteur général des finances (IGF), a dénoncé le nombre croissant d’évadés judiciaires, qu’il attribue à une formation insuffisante des magistrats, particulièrement en matière de finances publiques.
« Tous ceux qui sont déclarés innocents par le ministère public ou le tribunal ne le sont pas forcément innocents. Beaucoup d’évadés judiciaires sont des prédateurs déclarés innocents parce qu’ils maîtrisent mieux les rouages des finances publiques que le ministère public ou parce que ce dernier n’a pas su démontrer leur culpabilité devant le tribunal », a affirmé Jules Alingete.
Pour ce faire, le chef de l’inspection générale des finances a appelé à la création d’un parquet financier dédiés aux crimes économiques. « Certains magistrats, dans leurs profils de formation, ne sont pas compétents en matière de compatibilité, de finances publiques et de chiffres, des connaissances pourtant essentielles pour traiter les affaires de détournement et de corruption, qui reposent sur des manipulations comptables ».
À la fin de son intervention, Jules Alingete a proposé douze mesures pour renforcer la lutte contre la corruption et le détournement de fonds publics, parmi lesquelles la création d’un parquet financier ;
l’adaptation du Code pénal congolais aux nouvelles infractions de la criminalité financière ; le renforcement du caractère répressif aux actes de détournement des deniers publics au regard des dégâts considérables engendrés par ce fléau ;
le renforcement des capacités des magistrats dans les finances publiques et la comptabilité ; ainsi que l’amélioration des conditions de travail des magistrats et l’allocation des frais de fonctionnement conséquents aux cours, tribunaux et parquets.
Daniel Aloterembi