Telle une traînée de poudre ou une rumeur se répand, les manifestations dans la ville de Kinshasa contre l’agression de l’Est de la RDC par le M23 soutenu par le Rwanda, se sont dépliée dans les différentes communes, Limete bastion du pouvoir en tête. Déjà hier, les partisans de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti au pouvoir, ont pris d’assaut le boulevard Lumumba, brûlant des pneus sur la voie publique qu’ils ont barricadée. Très tôt ce matin du 28 janvier 2025, la situation est la même. La population, prise d’un sursaut d’éveil patriotique, a emboîté le pas pour dire non à l’insécurité dans l’Est du pays.
Sur les réseaux sociaux, les images et vidéos débordent. Certaines authentiques, d’autres datant. N’empêche, la tension est perceptible. Les rues sur lesquelles les bus et taxis se disputent quotidiennement le passage violant le droit de circuler aux piétons qui se frottent aux motards sur les trottoirs sont presque vides. Quelques voitures roulent, le motard est roi, la population trime.
Escalade de fumée
Des manifestations relativement pacifiques, les pneus et des vieux objets brûlés pour fumer les artères sont leur seul moyen d’expression. Les manifestants exigent aux conducteurs d’engins roulants de faire flotter des rameaux ou autres plantes en signe de deuil sans lesquels ces derniers sont contraints de rebrousser chemin.
Dans la commune de Ngaliema (partie ouest de Kinshasa), la fumée monte, les véhicules dévient. Ces barrières modulables se sont érigées en obstacles, leurs tenants faisant fi de toutes considérations… ”le pays est en guerre, rentrez chez vous”, ordonnent-ils.
Au niveau de Suka mur aux encablures du camp Tshashi, le spectacle est le même. La fumée noire élevée vers le ciel, les conducteurs tous confondus privés de circulation jusqu’à ce que les manifestants prennent la route de magasin de Kintambo.
Quelques écoles ont fonctionné
Dès ce matin, certains responsables d’établissements scolaires ont demandé aux parents à peine arrivés de retourner avec leurs enfants.
Dans d’autres écoles, l’évolution de l’actualité ne leur a pas laissé beaucoup de choix, si ce n’est de libérer les enfants dont les responsables ont fait le déplacement pour les reprendre, laissant néanmoins une brèche d’observation pour la reprise des cours.
Des commanditaires anonymes
Alors que la veille des tracts partagés sur la toile faisant appel à une ville-morte ont semblé ne pas attirer l’attention, l’élan à manifester est constaté, telle une traînée de poudre se répand. Les heures décalées laissent croire que les manifestants observateurs, suivaient un mouvement pour prendre d’assaut les rues.
Les motards et piétons, rameaux en mains, sont à la tête des différentes manifestations.
B.O.
