Dans une déclaration publiée ce mardi 18 février 2025, Human Rights Watch a dénoncé la passivité de l’Union européenne vis-à-vis de l’agression et l’occupation rwandaise de la partie Est de la République démocratique du Congo.
HRW regrette qu’aucune sanction de l’UE n’a été jusque-là déclenchée contre les responsables rwandais impliqués dans les violations en RDC.
« Les dirigeants européens doivent agir rapidement contre les parties belligérantes. Mais la résolution parlementaire de la semaine dernière donne à l’Union européenne une voie claire à suivre. Premièrement, il devrait sanctionner les commandants de haut niveau impliqués dans les violations dans l’est du Congo, y compris les hauts responsables rwandais», a écrit HRW.
Et de poursuivre avec regret: « Deuxièmement, l’UE devrait suspendre son accord sur les minerais avec le Rwanda. Le Groupe d’experts de l’ONU sur le Congo est catégorique : le M23 et le Rwanda tirent d’énormes bénéfices de l’exploitation illégale des minerais dans l’Est du Congo, tandis que le Rwanda exerce de facto le contrôle et la direction des opérations militaires du M23. Le commissaire européen au Partenariat, Josef Sikela, devrait reconnaître que cet accord est en contradiction avec la réalité et envoie un message incohérent au Rwanda ».
Cette organisation internationale insiste sur la suspension de la coopération minière entre l’Union européenne et le Rwanda.
« Troisièmement, l’UE et ses membres devraient mettre un terme à la coopération militaire et aux ventes d’armes qui favorisent les opérations militaires rwandaises au Congo. Un chèque de 20 millions d’euros pour le déploiement du Rwanda au Mozambique a été approuvé alors que le Rwanda renforçait son soutien au M23. Si les opérations dans le nord du Mozambique ont connu un certain succès, un commandant des forces rwandaises financées par l’UE au Mozambique a récemment été transféré là-bas après avoir dirigé les opérations du Rwanda dans l’Est du Congo. Par son soutien militaire, l’UE risque de se rendre complice des violations commises par le Rwanda dans l’est du Congo», conclut-elle.
Roberto Tshahe Da Cruz