La société civile du territoire de Kamonia, dans la province du Kasaï, a organisé lundi une marche pacifique pour dénoncer l’inaction persistante des autorités face à la multiplication alarmante des érosions qui menacent gravement la région.
Initiée par les forces vives locales, cette mobilisation visait à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dégradation avancée de l’environnement, marquée par l’apparition de ravins qui mettent en péril les habitations, les infrastructures et les activités économiques.
Selon les organisateurs, au moins 19 ravins majeurs ont déjà été recensés dans la seule commune rurale de Kamonia, sans qu’aucune intervention significative n’ait été entreprise à ce jour.
La marche a débuté au niveau du ravin de Karpate, considéré comme l’un des plus dangereux de la région, avant de se terminer devant le bureau de l’administrateur du territoire, où un mémorandum a été lu et officiellement déposé.
« Notre patience a dépassé les bornes. Nous exigeons le démarrage immédiat des travaux anti-érosifs promis par le gouverneur en décembre 2024 », peut-on lire dans le document, qui dénonce également la rupture du trafic entre Tshikapa et Kamonia, rendue impossible par l’effondrement de plusieurs axes routiers.
Au-delà de la problématique environnementale, les manifestants ont également dénoncé la marginalisation persistante du secteur de l’Entre-Kasaï–Longatshimo, également touché par des phénomènes similaires.
« Le gouverneur Crispin Mukendi ignore nos cris d’alarme. Il ne peut continuer à détourner le regard pendant que des vies humaines et des moyens de subsistance sont menacés », a déclaré Yawudiko, coordinateur territorial de la société civile.
Située à 75 kilomètres de Tshikapa, Kamonia est de plus en plus enclavée depuis plusieurs mois. L’unique route principale reliant la commune à la capitale provinciale a été coupée par un immense ravin, isolant davantage la population et paralysant les échanges commerciaux.
Jacques Youssein Kijaja