La situation reste critique à Mbandaka, dans la province de l’Équateur, après l’incendie d’une baleinière survenu mardi 15 avril sur le fleuve Congo.
Plusieurs corps calcinés se trouvent toujours à l’intérieur de l’embarcation incendiée. La Croix-Rouge, en manque de moyens logistiques, ne parvient pas à extraire les dépouilles, faute de sacs mortuaires. L’information a été confirmée par la députée nationale Nené Maizana, élue de la circonscription de Bolomba.
Selon elle, il est pour l’instant difficile de déterminer le nombre exact de victimes, morts ou portés disparus. Toutefois, près de 30 corps ont déjà été repêchés, tandis que plus de 200 sinistrés sont actuellement pris en charge par la mairie de Mbandaka. L’élue appelle le gouvernement central à intervenir en urgence, précisant que les autorités provinciales sont débordées par l’ampleur de la catastrophe.
Une délégation de députés provinciaux s’est rendue sur les lieux pour apporter leur soutien aux victimes.
« Des corps ont été repêchés grâce aux recherches menées par des pirogues motorisées. Ils sont actuellement à la morgue de l’hôpital général de Mbandaka. D’autres personnes, en état de choc, souffrant de traumatismes ou de troubles psychologiques, certaines vomissant même du sang, sont prises en charge à l’hôpital », a déclaré Nené Maizana.
Et d’ajouter : « Cette baleinière assurait habituellement la liaison vers Ngondo, un grand marché qui dessert les territoires de Basankusu, Bolomba et Mbandaka. Le problème, c’est le manque de matériel. Les corps calcinés sont toujours à l’intérieur de la baleinière. On n’arrive pas à les récupérer, faute de sachets médicaux adaptés. Il n’y en a tout simplement pas, et c’est un vrai problème. Nous sommes complètement dépassés. »
L’élue explique également avoir mis à disposition sa propre pirogue motorisée pour aider à transporter les corps vers l’hôpital général : « Depuis hier, ma pirogue transporte les morts. Une vingtaine de corps ont été transférés. Ce matin encore, deux nouveaux corps ont été repêchés. Mais ceux qui sont calcinés restent prisonniers de l’épave, faute de moyens. La Croix-Rouge n’a ni ressources financières ni matériels. »
Elle lance un appel pressant au gouvernement central pour l’envoi urgent d’une aide logistique et financière.
Prince Wello