La République démocratique du Congo franchit une étape historique en matière de protection sociale pour ses forces de défense et de sécurité. Ce jeudi 8 mai 2025, lors d’une cérémonie solennelle tenue au camp Kokolo, l’État a officiellement intégré les militaires des Forces armées de la RDC (Fardc) et les policiers de la Police nationale Congolaise (PNC) dans le régime de sécurité sociale géré par la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État (Cnssap).
Cette avancée majeure fait suite à un long processus de concertation entre le gouvernement et les experts des forces armées et policières, aboutissant à l’adoption d’une nouvelle loi instituant un régime social spécifique pour ces agents publics. Trois membres du gouvernement ont coprésidé l’événement : Jacquemain Shabani, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières ; Guy Muadiamvita, ministre de la Défense nationale ; et Jean-Pierre Lihau, vice-premier ministre en charge de la Fonction publique.
La réforme vise à garantir une protection sociale digne et équitable aux militaires et policiers congolais. Elle prévoit notamment une meilleure prise en charge des risques liés à l’invalidité ou au décès. Désormais, les agents blessés ou invalides bénéficieront d’une couverture intégrale à vie assurée par l’État. Par ailleurs, ils seront assujettis au régime des pensions à la fin de leur carrière tandis que les actifs seront protégés contre les risques professionnels.
Pour Jean-Pierre Lihau, cette intégration est une première depuis l’indépendance du pays : « Ce basculement n’est pas qu’administratif, il est profondément symbolique et moral. La République reconnaît enfin institutionnellement la dignité, la valeur et le droit à une retraite décente pour celles et ceux qui risquent chaque jour leur vie pour nous protéger ». Il a souligné que cette décision traduit la volonté ferme du gouvernement, sous la conduite du premier ministre et selon la vision du chef de l’État, d’affirmer son ambition sociale malgré un contexte sécuritaire difficile.
De son côté, Jacquemain Shabani a salué cette avancée comme une réparation d’une longue injustice sociale : « Aujourd’hui nous franchissons un pas décisif avec l’adhésion des policiers et militaires à ce régime spécial. Ce n’est pas seulement une formalité administrative mais un acte hautement symbolique qui inscrit notre République dans la voie de la justice sociale ».
Cink Inkonge