A la uneEconomieprioriteSociété

Projet Grand Inga : la Banque mondiale va investir un milliard de dollars

29Views

Le projet Grand Inga, longtemps envisagé comme un simple barrage hydroélectrique sur le fleuve Congo, change radicalement de dimension. La Banque mondiale repositionne désormais cette infrastructure majeure comme un catalyseur de transformation économique pour la République démocratique du Congo (RDC).

Cette nouvelle approche a été officialisée le mardi 20 mai à Kinshasa par Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, le Burundi, l’Angola et Sao Tomé-et-Principe.

Devant la presse, réunie à l’hôtel Pullman, il a annoncé qu’un programme multi-phases, structuré autour de Grand Inga, sera soumis à l’examen du Conseil d’administration de l’institution le 3 juin prochain.

Contrairement aux phases précédentes centrées exclusivement sur la construction du barrage Inga 3, ce nouveau cadre stratégique s’intéresse en amont aux besoins en infrastructures, à la formation des compétences locales et à l’essor économique régional. Une enveloppe initiale de 250 millions de dollars( sur un financement global d’un milliard) sera soumise à approbation pour amorcer ces investissements.

Parmi les premières initiatives prévues : le lancement d’un programme de développement local dans la province du Kongo Central, la création d’une académie de formation aux métiers liés à l’énergie hydraulique, et la réhabilitation des axes routiers reliant les principales villes au site d’Inga.

Le reste du financement, soit 750 millions de dollars, servira à développer un corridor d’infrastructures entre Boma et Kolwezi. Ce corridor est vu comme un levier stratégique pour l’intégration économique du sud-ouest et du nord-ouest du pays. Il sera également un levier pour l’agriculture, l’exploitation minière, et le développement des zones industrielles en particulier dans le Kongo Central.

« Inga ne doit plus être vu uniquement comme un projet de barrage, mais comme une opportunité de transformation économique de la RDC », a souligné Albert Zeufack. Il a également insisté sur l’inclusion des communautés riveraines et l’importance de leur garantir un accès à l’électricité avant même la construction du barrage.

Si le Conseil de la Banque mondiale valide le projet, sa mise en œuvre pourrait débuter dès le 5 juin. Toutefois, le financement devra, au préalable, être ratifié par le Parlement congolais( Assemblée nationale et Sénat), dont les sessions respectives actuelles se clôturent le 15 juin.

Avec une capacité potentielle estimée à 40 gigawatts, Grand Inga demeure le plus grand potentiel hydroélectrique au monde. Après Inga 1 et Inga 2, cette nouvelle vision pourrait enfin ouvrir la voie à la concrétisation d’un rêve énergétique et économique vieux de plusieurs décennies.

Laisser un commentaire