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Accord RDC-Rwanda : l’impasse sur le désengagement militaire et la traque des Fdlr

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Une semaine après la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, les interrogations s’accumulent sur la mise en œuvre du plan de neutralisation des Fdlr, groupe armé hutu accusé par Kigali d’être à l’origine de ces incursions militaires en RDC , et le retrait de l’armée rwandaise du territoire congolais. Selon le document parrainé par les États-Unis, ces deux opérations doivent être menées simultanément.

Mais Kigali ne l’entend pas ainsi. Dans une déclaration médiatique, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé que « la levée de nos mesures défensives est conditionnée par la neutralisation des Fdlr ». Une exigence que Kinshasa dit ne pas être dans l’accord.

« On ne peut penser à une neutralisation des Fdlr sans une présence des Forces armées congolaises (Fardc) dans les zones où ils opèrent. Et donc, on ne peut pas penser à une neutralisation des Fdlr sans un désengagement des forces armées rwandaises », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d’un point de presse tenu jeudi 3 juillet.

L’accord de Washington prévoit une feuille de route en quatre étapes pour démanteler les Fdlr. La première consiste à mettre en place, d’ici le 27 juillet, un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire entre les Fardc et l’armée rwandaise. Ce mécanisme aura pour mission de planifier conjointement les opérations militaires.

S’ensuivra une phase de préparation de 15 jours pour localiser les positions des Fdlr et recueillir des renseignements. La troisième étape, plus opérationnelle, s’étalera sur trois mois. Pendant cette période, les Fardc devront intervenir activement sur le terrain pour neutraliser les combattants hutu. En parallèle, le Rwanda est censé lever ses « mesures défensives », ce qui inclut le retrait de ses forces militaires du sol congolais.

Mais sur le terrain, la situation est complexe. Des éléments des Fdlr sont éparpillés à la fois dans les zones sous contrôle de l’armée congolaise et dans celles occupées par les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon plusieurs rapports internationaux. Ce chevauchement fragilise la faisabilité du plan tel que prévu.

Djodjo Vondi

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