Le bilan des récentes attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri s’est alourdi à 33 morts au samedi 12 juillet 2025. Les assaillants ont frappé plusieurs villages situés le long de la rivière Samboko, frontière naturelle entre les deux provinces.
Les victimes ont été recensées notamment à Ka-Terrain (2 morts), Masia (10), Matoko (5), Bayeyi (10) et Kareseau (6), selon la société civile de Beni, qui évoque un bilan encore provisoire.
Des corps ramenés à moto jusqu’à Oïcha
Depuis vendredi, des familles affluent à la morgue d’Oïcha à la recherche de leurs proches. Des corps, emballés dans des sacs plastiques, continuent d’y être ramenés à moto par de jeunes volontaires.
« Ma mère, ma sœur, mon père et mon beau-frère ont été tués. Je suis passé à la morgue vérifier, ils n’y sont pas encore. Ils étaient partis au champ vers Mambumembume », témoigne Monji Abieba Paul, un habitant.
Certains corps ont été directement inhumés sur place, en raison de leur état de putréfaction avancé. La société civile signale aussi des disparus, laissant présager un bilan plus lourd.
Des blessés et des rescapés sous choc
Outre les morts, 7 civils ont été grièvement blessés, certains par arme blanche, d’autres par balles. Parmi eux figure Kambale Karafuli Prince, évacué à l’hôpital général d’Oïcha. Blessé à la tête et au cou, il raconte :
« Ils étaient en tenue militaire, d’autres en civil. Ils nous ont ligotés avant de me frapper à la machette. J’ai réussi à m’échapper et j’ai marché en saignant, croisant des cadavres jusqu’à Beu-Manyama. »
Une vengeance des ADF après des frappes de la coalition
Selon les autorités locales, ces massacres seraient des représailles après les offensives lancées le 6 juillet par la coalition FARDC–UPDF contre plusieurs bastions des ADF le long des rivières Ituri et Samboko.
« C’est une vengeance des ADF, après avoir été frappés à plusieurs reprises par nos forces. Nous appelons la population à rester vigilante et à ne pas céder à la panique », a déclaré Jean de Dieu Kibwana, bourgmestre d’Oïcha.
Appel à la vigilance
La société civile de Beni demande aux FARDC et à la coalition de renforcer leur dispositif afin d’empêcher les ADF de progresser vers les zones habitées. Elle appelle également les habitants à signaler tout mouvement suspect.
Delphin Mupanda / MCP, Nord-Kivu
