« Briser le silence, c’est ce que nous faisons aujourd’hui. Reconnaître les génocides congolais, c’est honorer les victimes et affirmer que l’impunité ne sera jamais tolérée », a déclaré ce lundi 8 septembre 2025 le ministre d’État en charge de la Justice et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, lors de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève.
À cette occasion, il a appelé la communauté internationale à reconnaître et à juger les crimes de génocide commis en République démocratique du Congo.
« La création du Fonds national de réparation des victimes constitue à nos yeux une réponse nationale forte, destinée à apporter consolation et réparation. Alimenté par une partie de la redevance minière, ce fonds illustre le lien tragique entre ressources naturelles et conflits armés. Cette fois-ci, les ressources du pays doivent servir à panser les plaies. Cette initiative interne mérite d’être accompagnée par une reconnaissance internationale des génocides ainsi que par une action urgente de la justice. Car il ne peut y avoir de paix durable sans vérité et responsabilité. Le peuple congolais ne cherche pas à comparer les douleurs ni à dresser une communauté contre une autre : il aspire à la vérité et à la justice », a martelé Guillaume Ngefa.
Le ministre d’État a insisté sur le besoin de reconnaissance des crimes ayant endeuillé la RDC depuis trois décennies, particulièrement dans l’Est en proie à une insécurité chronique.
« Nous ne voulons ni vengeance, ni division, mais la vérité, la justice et la mémoire. Les crimes commis en RDC au cours des 30 dernières années, sur fond d’exploitation des ressources naturelles stratégiques, ont été d’une violence inouïe, perpétrés avec une continuité et une détermination qui défient l’entendement. Mais au cœur de cette douleur, beaucoup ont trouvé la force de s’engager pour la vérité et la justice, rappelant que la mémoire des victimes doit prévaloir sur l’oubli », a-t-il ajouté.
Présent également à Genève, le professeur Luzolo Bambi a, pour sa part, plaidé en faveur de la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC.
Joslin Lomba