La Fondation Donat Biyenge alerte sur la situation alarmante qui prévaut à la prison centrale de Tshikapa, dans la province du Kasaï, où les conditions sanitaires et alimentaires des détenus se détériorent de manière inquiétante.
Des organisations de défense des droits humains ainsi que des acteurs de la société civile appellent à une intervention urgente du gouvernement central et de ses partenaires internationaux. Ils plaident pour un renforcement des moyens médicaux et alimentaires, une amélioration des conditions de détention, ainsi que la mise en œuvre de mesures alternatives à l’incarcération afin de désengorger les établissements pénitentiaires.
« Cette alerte rappelle une fois de plus que les prisons congolaises, au-delà de leur rôle répressif, doivent être perçues comme des lieux où la dignité humaine et la santé des détenus doivent être garanties, conformément aux conventions internationales relatives aux droits de l’homme », a déclaré Maître Donat Biyenge, président de la fondation éponyme.
Dans un appel pressant, le directeur de la prison centrale de Tshikapa a, lui aussi, tiré la sonnette d’alarme. Il sollicite une assistance urgente en vivres et en soins médicaux pour les détenus, précisant que l’établissement ne reçoit plus de subventions pour la prise en charge des prisonniers depuis décembre 2024.
Face à cette crise, Jean-Pierre Bupia appelle à l’implication personnelle du gouverneur du Kasaï, du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, ainsi qu’à la solidarité des confessions religieuses, afin de stopper ce qu’il qualifie d’« hémorragie ».
Le responsable pénitentiaire déplore également la surpopulation carcérale : la prison, conçue pour 123 détenus, en abrite actuellement 355, dont 9 femmes et 346 hommes.
Jacques Youssein Kijaja