
Insalubrité à Kinshasa : « Une ville ne peut être propre si ses habitants ne le sont pas » (Bionick Djube, environnementaliste)
L’incivisme environnemental prend des proportions préoccupantes dans la ville de Kinshasa. Les déchets sont jetés en pleine rue, dans les caniveaux ou sur les places publiques, sans aucun respect des règles hygiéniques. Une situation que déplore l’environnementaliste Bionick Djube, qui appelle les Kinois à une prise de conscience collective et à un changement réel de comportement.
« La saleté de la ville n’est que le résultat direct de nos habitudes quotidiennes. Une ville comme Kinshasa ne peut pas être propre si ses habitants ne le sont pas dans leurs gestes de tous les jours. Jeter les déchets par terre, uriner dans la rue, cracher ou refuser de trier ses ordures ne sont pas des actes imposés par la ville, mais bien des choix personnels », a-t-il déclaré au micro de Mediacongo Press (MCP).
Selon lui, les efforts des autorités — qu’il s’agisse des opérations de salubrité, de l’installation de poubelles publiques ou des campagnes de sensibilisation — resteront vains si la population ne s’approprie pas la culture de propreté.
« Même avec des services de nettoyage performants, si les citoyens ne changent pas leur comportement, la ville restera sale. À l’inverse, dans les pays où la population a intégré la culture de la propreté, les villes restent propres même sans surveillance permanente », a-t-il martelé.
Pour Bionick Djube, Kinshasa n’est pas naturellement sale : elle est le reflet de la discipline citoyenne, du niveau d’éducation civique et du respect du bien commun.
« Tant que nous continuerons d’accuser les autorités ou les institutions sans nous remettre en question, rien ne changera. Chacun doit devenir acteur du changement », a insisté cet ingénieur environnementaliste.
Il sied de rappeler que la capitale congolaise fait face à une insalubrité chronique, aggravée notamment par l’absence de gestion durable des déchets, l’urbanisation rapide et le manque de civisme environnemental. Une prise de conscience individuelle et collective demeure indispensable pour rendre et maintenir Kinshasa propre.
Daniel Aloterembi














