L’Union sacrée pour la nation (USN) a voulu afficher, ce vendredi 19 décembre, une image d’unité et de fermeté face à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo. Officiellement pacifique, la marche organisée à Kinshasa par la plateforme présidentielle visait à exiger le respect strict de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui somme le Rwanda de se retirer du territoire congolais et de cesser tout soutien aux rebelles de l’AFC/M23.
Partie de Limete pour s’achever au Palais du Peuple, siège du Parlement, la mobilisation s’est déroulée sans incident majeur. Au-delà de l’itinéraire balisé et des slogans attendus, la manifestation a surtout pris des allures de démonstration politique soigneusement encadrée, réunissant cadres de l’USN et militants des partis alliés au pouvoir.
Prenant la parole devant les manifestants, le secrétaire permanent de l’USN, André Mbata, a insisté sur la nécessité d’une pression internationale accrue afin de garantir l’application effective de la résolution onusienne. Un discours ferme dans la forme, mais qui peine encore à masquer les limites de l’action diplomatique congolaise, confrontée à la complexité des rapports régionaux et à l’enlisement du conflit sur le terrain.
La présence remarquée de drapeaux américains, en référence à la médiation de Washington ayant conduit à l’accord du 4 décembre entre Kinshasa et Kigali, a renforcé la portée symbolique de la marche. Elle met également en lumière la dépendance persistante de la RDC vis-à-vis des arbitrages extérieurs, alors même que les combats et les déplacements massifs de populations se poursuivent dans l’Est du pays.
Autour d’André Mbata, plusieurs figures politiques proches de la majorité étaient visibles, notamment Sylvain Mutombo et Déo Bizibu, tandis que les étendards de plusieurs partis de la majorité présidentielle, dont l’Udps, jalonnaient le parcours.
Si l’Union sacrée entend ainsi se poser en porte-voix de la souveraineté congolaise, cette mobilisation soulève une interrogation centrale : au-delà des marches et des déclarations, quelles sont les marges de manœuvre réelles pour contraindre Kigali et inverser le rapport de force sur le terrain ?
Pour de nombreux observateurs, la réponse se jouera moins dans les rues de Kinshasa que dans l’efficacité des leviers diplomatiques, militaires et régionaux que la RDC parviendra — ou non — à actionner dans les semaines et mois à venir.
Cink Inkonge















