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30 ans déjà depuis le pillage qui a sombré le pays dans le chaos

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La non-augmentation de salaire des militaires zaïrois, les ajournements de la conférence nationale souveraine et l’hyperinflation ont conduit la population civile à se joindre au mouvement de contestation en cette période de fin 1991. Cette contestation a eu comme effet : « le fameux pillage » du 23-26 septembre 1991.

Nombreux sont ceux qui se souviennent de cette date qui a plongé le pays dans un chaos comme sans précédent tout en ruinant les carrières de plusieurs zaïrois de l’époque. Cette contestation s’illustre par le pillage de plusieurs propriétés tant privées que publiques.

A l’occasion de cette commémoration, Media Congo Press (MCP) s’est entretenu avec quelques victimes et témoins dudit évènement.

« Je menais ma vie normale avec un emploi stable jusqu’au jour où ce maudit pillage a poussé mon employeur [la Belgolaise] à fermer ses portes ! Certains de mes enfants n’ont pas pu terminer leurs études ; depuis lors je n’ai pas pu trouver du travail et me voilà en âge de retraite », sous couvert d’anonymat, déplore cet ancien cadre de la Belgolaise rencontré à Binza ma campagne.

« Ma famille, mes amis et moi étions contents de ramener le butin obtenu grâce au pillage ! A présent, nous le regrettons amèrement. Nous ignorions que notre joie était de courte durée et qu’après c’était une longue période de souffrance qui nous était réservée ; la présence des indo pakistanais qui nous martyrisent me fait regretter à chaque instant le départ des occidentaux occasionné par ce pillage », indique M. Kuka Crispin, la cinquantaine révolue vendeur dans un magasin indo-pakistanais.

En dehors de Kinshasa la capitale, les émeutes qui ont conduit aux pillages ont également touché toutes les onze provinces de l’époque et surtout les grands centres avec comme conséquence la faillite de plusieurs entreprises de renom à l’instar du PLZ. L’une des causes majeures de la précarité endurcie dans les provinces.

Il sied de rappeler que c’est en réaction de ces émeutes que les pourparlers se sont engagés entre les représentants du pouvoir et la coalition de l’opposition à l’issue desquels le 29 septembre 1991, le sphinx de Limete, Étienne Tshisekedi, a été désigné Premier ministre.

Tout comme la zairianisation était le précurseur de l’hécatombe de l’économie congolaise, le pillage de 1991 à son tour a enfoncé le pays dans une précarité indescriptible dont ses contemporains regrettent amèrement les conséquences.

Serge Maheme

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