» Débordement de la population carcérale à Kasangulu et à Mbanza-Ngungu ; absence des comités de médiation ni des maisons de rééducation des enfants en conflit avec la loi ; sous-information sur l’évolution des dossiers devant les cours et tribunaux ; négligence dans l’instruction des dossiers judiciaires ; absence des lits et d’éclairage dans les prisons ; inaccessibilité des personnes vivant avec handicap (PVH) dans des cachots ; manque de soins de santé ; insuffisance de nourriture ; existence des travaux forcés pour les PVH et enfants,…tel est le constat fait par quatre défenseurs des droits de l’homme membres de la LICOPADEL (Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’homme et les élections) dans la province du Kongo-central, particulièrement dans les territoires de Kasangulu, Madimba et Mbanza-Ngungu. Pour les quatre défenseurs des droits de l’homme, tous ces manquements constituent des violations graves des droits de l’homme.
Signalons, ces enquêtes se sont réalisées au cours de la période allant de décembre 2020 à juillet 2021, et font suite aux conditions des détenus dans cette partie du Kongo-central.
Recommandations
Pour pallier à cet état des choses, les enquêteurs ont formulé quelques recommandations, notamment au gouvernement, d’organiser dés activités de sensibilisation des personnels judiciaires sur le bien-fondé du programme d’accompagnement et d’assistance judiciaire des personnes vulnérables ; de mettre en place des mécanismes de suivi dans le traitement des dossiers ; de réhabiliter les cellules des prisons et amigos ; de construire des prisons et cellules pour les enfants en conflit avec la loi ; organiser des formations pour les OPJ (Officiers de police judiciaire) et assistants sociaux sur les matières de la loi portant protection de l’enfant ; organiser des formations pour les magistrats des milieux ruraux sur les questions des droits de l’enfant.
En outre, les enquêteurs de la LICOPADEL demandent à la société civile, d’organiser dés campagnes de sensibilisation des officiers, inspecteurs judiciaires et OPJ sur les droits des détenus et des prisonniers ainsi que sur la Loi portant protection des droits de l’enfant.
Créée le 1er juin 1998, la LICOPADEL est une ONGDH de défense des droits de l’homme et de la promotion de la culture démocratique. Elle a entre autres pour objectifs, de défendre les droits de l’homme ; éduquer la population à la paix, la démocratie, aux droits de l’homme et aux actions de développement ; aider la population à défendre ses droits fondamentaux par des moyens non violents; aider la population à protester contre les violations des droits de l’homme dont notamment les attestations arbitraires, les tortures, les exécutions sommaires et les disparitions forcées ; assister les victimes de violations des droits de l’homme.
José Wakadila