Le drame du Marché Matadi Kibala ayant occasionné la mort d’hommes, continue de susciter plusieurs commentaires tant au niveau de l’opinion nationale que de la communauté internationale. Le président de la république, Félix-Antoine Tshisekedi, avait recommandé lors de la 35ème réunion du conseil des ministres tenue le 7 janvier 2022, la délocalisation dudit marché.
« Sa localisation et son fonctionnement, actuels causent un engorgement inacceptable de la Route Nationale numéro 1, sur l’axe Kinshasa-Matadi, qui met quotidiennement en danger la vie de ceux qui le fréquentent ».
Si les choses s’étaient réalisées comme l’avait souhaité le Chef de l’Etat depuis bientôt un mois, la RDC n’aurait peut-être pas enregistrée la mort de 25 de ses compatriotes, des suites du sectionnement de ce conducteur à haute tension de la SNEL érigé au-dessus de ce marché.
Statu quo près de deux ans après la pose de la première pour la modernisation du Marché de Matadi Kibala
Dans le même chapitre, il faut rappeler que c’est depuis mardi 1er septembre 2020 que le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, avait procédé à la pose de la première pierre de la construction du « Marché moderne de Matadi Kibala ». Il s’agissait d’ériger un marché moderne d’une capacité d’accueil de 1300 personnes et dont le coût total fut évalué à 5.044.631 USD.
De milliers des personnes et autres autorités de la ville province de Kinshasa avaient afflué ce jour-là, pour saluer cette initiative qui s’inscrivait dans le programme du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Il faut également noter que, ce genre de cérémonie engloutie énormément l’argent des contribuables avec la mobilisation des militants des partis politiques et autres badauds de la ville pour besoin de visibilité politique, mais sans que les résultats pour lesquels cet argent avait été décaissé ne soit atteints, et cela dans l’impunité totale.
C’est aujourd’hui, après la disparition de quelques compatriotes arrachés brutalement à l’affection des siens, que les autorités du pays, en particulier le gouverneur de la ville de Kinshasa, se souviennent de la nécessité d’interdire les étalages pirates à cet endroit ainsi que l’attribution des terrains et les lotissements sous les câbles à haute tension de la SNEL.
Au cours d’un briefing de de presse conjoint Gouvernement-SNEL-Hôtel de ville de Kinshasa, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, s’est permis de dénoncer (sic !) les agissements des ministères des Affaires Foncières et de l’Urbanisme et Habitat, qui octroient des documents de construction aux particuliers mêmes dans des endroits non-autorisés. Ce qui selon lui, favorise les constructions anarchiques qui pullulent la capitale congolaise. « C’est le désordre qui régresse ce pays. Le chef de l’État travaille pour changer les donnes, mais en 3 ans de pouvoir, il est difficile de remettre de l’ordre partout. Il existe des mesures préventives prises depuis l’époque coloniale. Il est interdit de construire des maisons à 25 m du réseau haute tension de la SNEL. Normalement, on doit casser toutes les constructions anarchiques. Nous demandons aux gens des Affaires foncières et de l’Urbanisme d’arrêter des donner les documents pour des constructions anarchiques », a déploré Gentiny Ngobila, sans pourtant donner les raisons du retard pris pour le début des travaux de modernisation du marché Kibala, près de deux après la pose de la première pierre.
Au regard de ce qui précède, les observateurs avertis qui soutiennent que ce dossier fera également l’objet d’un des points à débattre par le conseil des ministres, s’étonnent également du silence constaté au niveau des députés provinciaux de la ville de Kinshasa ainsi que des autorités concernées, pour demander au gouverneur Gentiny Ngobila, de fournir des explications quant à ce.
Doit-on alors confirmer les propos de ceux qui affirment que, la lutte contre les antivaleurs lancée par le président Félix Tshisekedi n’est que leurre ? Doit-on aussi dire que le temps des intouchables n’est pas encore révolu en RDC ? Sinon, pourquoi ne pas demander des comptes à l’autorité de la ville à propos de la suite de la pose de la première pierre ? Etait-elle une opération de charme pour justifier l’argent débloqué à cette fin ?
Autant des questions que se posent des observateurs de la scène politique congolaise, et pour lesquelles des réponses appropriées sont attendues.
José Wakadila