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Pour Peter Pham, cette attitude pourrait assombrir les relations entre Washington et Kinshasa.

L’actualité économique reste dominée par le fameux accord qui vient d’être signé entre le gouvernement de la république à travers le ministère de la Justice et Garde des Sceaux et M. Dan Gertler, lequel permet à la RDC de récupérer des avoirs miniers et pétroliers détenus jusqu’ici par des entreprises appartenant à cet homme d’affaires israélien.

Pour la présidence de la République, « c’est un grand événement pour la RDC, car nous venons de signer un contrat qui met fin aux différents qui opposaient la RDC et le groupe Ventura (…) Le président Félix Tshisekedi avait opté pour un arrangement à l’amiable face à ce différend qui a longtemps duré », avait déclaré la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Mme Rose Mutombo.

Une bonne nouvelle également pour Dan Gertler qui a fait lui-même le déplacement de Kinshasa, le 25 février dernier pour la signature de cet accord. « C’est grâce au président de la République que ce protocole a été signé. C’est un grand soulagement pour le groupe Ventura, pour la République et le peuple », avait-on expliqué dans l’entourage de l’homme d’affaires Israélien.

Pourtant, la satisfaction affichée par les collaborateurs du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi et ceux du patron du Groupe Ventura, ne fait pas l’unanimité tant au niveau de l’opinion et de quelques analystes de la scène économico-politique de la RDC. Dès l’annonce de cet accord en effet, des réactions ne se sont pas fait attendre, notamment celle de l’ancien envoyé spécial des Etats-Unis en RDC, Peter Pham qui a fait savoir sur son compte twitter que le gouvernement devra publier le contenu des termes de l’accord.

Connaissant mieux le milieu des affaires congolais, Peter Pham a également mis en garde le gouvernement congolais sur le contenu de ce deal, avant de rappeler que, quels que soient les termes de cet accord et les garanties judiciaires offertes au patron du groupe Ventura par le président Félix Tshisekedi, l’homme d’affaires demeure sous sanctions aux Etats-Unis et la grâce congolaise pourrait assombrir les relations entre Washington et Kinshasa.

Vivement le contenu de l’accord

La réaction de Peter Pham a été appuyée par celle de la société civile à travers la campagne Congo n’est pas à vendre (CNPAV).

« Jusqu’aujourd’hui, l’accord n’est pas encore publié plusieurs jours après son annonce. Cela pose un problème, car nous rappelons que ce qui nous amène dans cette situation, c’est le manque de transparence. Il est important que le processus soit transparent dès le départ « , a dénoncé le coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi et membre du CNPAV, Floribert Anzuluni. Pour lui, le peuple doit être assuré que tous les actifs détenus illégalement et irrégulièrement par Gertler, soient récupérés dans la transparence. « Nous devons nous assurer que tous les actifs miniers et pétroliers détenus par Gertler soient récupérés, mais également savoir sur quelle base le calcul des actifs récupérés a été effectué. Parce que nous avons, dans plusieurs rapports publiés, identifier des centaines des millions de dollars qui ont échappé à l’Etat congolais », a-t-il dit.

Certains experts des dossiers miniers congolais pensent qu’il serait peut-être plus facile d’obtenir une copie dudit accord en passant par Tel-Aviv (Israël) que par Kinshasa.

José Wak

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